Au total, 7.000 personnes ont pu recevoir du riz, du sel, du sucre et du poisson salé. Une action humanitaire critiquée par certaines organisations de la société civile qui accusent les agents du gouvernement d'avoir le monopole de circuler dans le Pool.
Cette première mission d’assistance humanitaire dans le Pool a réussi à dépasser le cap de Kinkala, chef-lieu du département.
Les agents humanitaires ont pour la première fois pu découvrir le dénuement dans lequel vivent ces populations, notamment celles qui ont trouvé refuge dans le département voisin de la Bouenza, au site de la Sonel notamment.
"Dans le site, les gens survivent. Pas d’eau, pas d’habits, pas de nourriture,…franchement, c’est incroyable", a témoigné un jeune humanitaire du gouvernement.
Cette assistance n’a malheureusement pas touché tous les sites. L’intensité des violences perpétrées dans le Pool n’a pas permis aux humanitaires gouvernementaux de poursuivre leur mission vers les autres sites.
Les autorités ne redoutent pas cependant une catastrophe humanitaire si ces violences ne s’arrêtaient pas.
"Les attaques des bandits armés ne permettent pas d’aller plus loin. Nous avons pu quand même accéder à certaines zones difficiles", a indiqué le directeur général de l’Action humanitaire, Clément Essieke qui a conduit la mission.
Your browser doesn’t support HTML5
La société civile fait la fine bouche, dénonçant le fait que le gouvernement se balade seul dans le Pool, et les soumettant à des autorisations. Pour le président de l’ADHUC, Loamba Moke, il est difficile de se fier aux opérations humanitaires qu’effectue le gouvernement.
"Le gouvernement a des moyens pour se rendre partout en tant qu’Etat. Nous, nous sommes soumis aux autorisations. En plus, la situation sécuritaire n’est pas rassurante. Ce sont des risques que nous ne pouvons pas prendre. Là nous ne savons qui ils ont vu et à qui ils ont distribué cette aide", se demande Loamba Moke, appelant les autorités à aider les ONG à se rendre dans le Pool.
A Caritas-Congo, on travaille pour la fiabilité des données sur les déplacés. Aucune assistance humanitaire n’est efficace si ces données ne sont pas maîtrisées, affirme-t-on au siège de l’organisation.
Mais ce travail est très difficile, notamment dans les zones de fortes violences.
"Nous ne faisons pas prendre les risques à nos collaborateurs. La situation sécuritaire n’est pas rassurante et on ne sait pas qui est qui dans le Pool", explique Alain Robert Moukouri, secrétaire général de Caritas-Congo qui plaide pour "plus de neutralité" dans l’action de son organisation dans le Pool.
Ngouela Ngoussou, à Brazzaville