Le procureur de la République a qualifié de "terroristes" le Pasteur Ntumi et ses miliciens ninjas. Il les a tous rendus responsables des actes de tueries, de viols, de pillages, d’attaques de trains et d’incendies de véhicules régulièrement constatés dans le Pool.
Pour André Oko Ngakala, le Pasteur Ntumi et ses hommes doivent être jugés pour leurs actes. Il a réactivé à cet effet les mandats d’arrêt décernés contre ces personnes depuis le 22 avril.
"Mon parquet prend toutes ses responsabilités pour poursuivre sans faiblesse ni complaisance Bintsamou Frédéric alias Pasteur Ntumi, ses coauteurs et complices", a-t-il déclaré lundi au cours d’un point de presse à Brazzaville.
De leur côté, les ninjas se défendent de n’avoir que réagi, avec des fusils de chasse, aux provocations des forces de l’ordre déployées dans le Pool depuis plus de six mois.
Le porte-parole du Pasteur Ntumi, Franck Euloge Mpassi a déclaré que c’est plutôt l’armée qui terrorise les populations avec des bombardements par hélicoptère.
"Tout ce qu’ils font c’est juste jeter de l’huile sur le feu. Le procureur de la république demande qu’on lance un assaut contre Ntumi, alors que nous demandons un dialogue ", a-t-il dit, déplorant par ailleurs les "conséquences collatérales de cette traque" de Ntumi dans le Pool.
A la société civile, les appels à la responsabilité de l’Etat pour protéger les civils et ramener le calme dans le Pool, se répètent. Pour le président de l’Association pour les droits de l’homme et l’univers carcéral, Loamba Moke, les autorités doivent régler pacifiquement le conflit du Pool "qui souffre depuis 1993". Cet acteur de la société civile propose "un dialogue spécial sur le Pool".
Après plusieurs jours de suspension de tous les trafics routiers et ferroviaires sur le Pool, un premier train de carburant a pu rallier dimanche dernier la capitale congolaise.
Mardi, une vingtaine de militaires tombés sous les balles dans le Pool seront inhumés à Brazzaville. Leurs obsèques seront organisées sur le boulevard des armées. C’est pour la première fois que les autorités organisent une telle cérémonie funèbre depuis les événements dans le Pool.
Ngouela Ngoussou, à Brazzaville