L'état d'urgence au Mali prorogé d'au moins dix jours

Sécurité renforcée autour de l'hôtel Radisson Blu, Bamako, Mali, le 21 novembre 2015, lors d'une visite du président Ibrahim Boubacar Keita.(AP Photo/Jerome Delay)

L'état d'urgence au Mali, en vigueur quasiment sans interruption depuis 16 mois a été prorogé à partir de vendredi pour au moins dix jours, a annoncé le gouvernement dans un communiqué.

Cette mesure d'exception a été instaurée à plusieurs reprises dans le pays depuis l'attaque djihadiste contre l'hôtel Radisson Blu de Bamako le 20 novembre 2015 (20 morts, outre deux assaillants tués).

Il avait pour la dernière fois été prorogé de six mois le 30 juillet 2016.

Cette prolongation a permis de "renforcer davantage les dispositifs de prévention et de lutte contre le terrorisme et d'accroître les capacités opérationnelles et les actions de contrôle des forces armées et de sécurité" ainsi que "d'assurer la mise en oeuvre diligente des procédures juridictionnelles liées aux actes et aux menaces terroristes", selon le communiqué publié jeudi soir.

Le gouvernement reconnaît néanmoins "la persistance de la menace terroriste au Mali et dans la sous-région, ainsi que des risques d'atteinte à la sécurité des personnes et de leurs biens".

L'état d'urgence ayant expiré le 29 mars, "il est apparu nécessaire de le déclarer à nouveau pour une durée de 10 jours à compter du vendredi 31 mars 2017 à minuit", selon le texte, précisant que "sa prorogation interviendra si l'évaluation de la situation sécuritaire le justifie".

Il accorde notamment des possibilités d'intervention accrues aux forces de sécurité et restreint les rassemblements.

Le nord du Mali était tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes djihadistes liés à Al-Qaïda, à la faveur de la déroute de l'armée face à la rébellion à dominante touareg, d'abord alliée à ces groupes qui l'ont ensuite évincée.

Les djihadistes ont été en grande partie chassés par une intervention militaire internationale, lancée en janvier 2013 à l'initiative de la France, qui se poursuit actuellement.

Mais des zones entières échappent encore au contrôle des forces maliennes, françaises et de l'ONU (Minusma), régulièrement visées par des attaques malgré la signature en mai-juin 2015 d'un accord de paix censé isoler définitivement les djihadistes.

Longtemps concentrées dans le nord, ces attaques djihadistes se sont étendues à partir de 2015 vers le centre, puis le sud du pays.

Avec AFP