Son seul adversaire ayant été déclaré inéligible, Paul Tergat "est le nouveau président du Comité olympique national kényan", a déclaré Omweri Angima, président de l'organe désigné par le Comité international olympique (CIO) pour superviser l'élection.
M. Tergat, 48 ans, succède à Kipchoge Keino, qui n'a pas brigué de nouveau mandat après près de vingt ans à la tête d'une institution dans la tourmente, menacée en mars de suspension par le CIO en raison de retards dans sa refonte, notamment l'adoption de nouveaux statuts devant mener à l'élection de son exécutif.
Les défis qui attendent M. Tergat à la tête du NOCK sont gigantesques, principalement dans la discipline phare qu'est l'athlétisme: réputé pour ses coureurs de fond et demi-fond de classe mondiale, le Kenya s'est trouvé ces dernières années au coeur d'une série de scandales liés au dopage, mais aussi à la corruption.
Le Kenya avait été placé en 2016 sur la liste des pays sous surveillance de la Fédération internationale d'athlétisme (IAAF), et n'a acquis que de justesse le droit de participer aux Jeux de Rio grâce à l'adoption d'une loi antidopage, prévoyant notamment des sanctions pénales sévères, pour répondre aux exigences de l'Agence mondiale antidopage (AMA).
Une agence anti-dopage kényane a été créée puis, début 2017, les meilleurs athlètes kényans ont été placés sous la supervision de médecins en collaboration avec l'IAAF, notamment à la suite d'une enquête de la chaîne de télévision ARD et du journal Sunday Times en juillet, décrivant les rouages du dopage de l'élite kényane.
Malgré ces réformes, le Kenya semble éprouver des difficultés à s'extirper de cette spirale infernale: le 7 avril, l'IAAF a annoncé le contrôle positif à l'EPO, lors d'un test hors compétition, de Jemima Sumgong, la première Kényane de l'histoire championne olympique du marathon, en 2016 à Rio, pourtant placée sous supervision médicale.
Le Kenya n'est pas non plus en reste côté corruption, et à l'issue des Jeux de Rio, plusieurs hauts responsables de l'équipe kényane ont été poursuivis pour la gestion désastreuse de cette équipe, avec notamment le vol de tenues sportives officielles et la présence de dizaines de délégués aux fonctions obscures, vraisemblablement désireux de passer quelques jours tous frais payés à Copacabana.
Le chef de mission de la délégation olympique kényane, Stephen Arap Soi, avait par ailleurs été accusé d'avoir volé 250.000 dollars aux autorités.
Avec AFP