L'ex-épouse de Zuma se défend de vouloir le protéger

L'ancienne femme de Zuma, en Éthiopie, le 30 janvier 2016.

L'ex-épouse du président sud-africain Jacob Zuma, qui brigue sa succession à la tête du Congrès national africain (ANC) au pouvoir, a démenti mardi que sa candidature était motivée par la volonté de protéger l'actuel chef de l'Etat d'éventuelles poursuites judiciaires.

Ancienne présidente de la Commission de l'Union africaine (UA), Nkosazana Dlamini-Zuma fait partie des principaux prétendants à la direction du parti, qui doit élire son nouveau chef en décembre.

Son principal rival est l'actuel vice-président Cyril Ramaphosa.

En cas de victoire de l'ANC aux élections générales prévues en 2019, Mme Dlamini-Zuma, 68 ans, deviendrait chef de l'Etat à la place de son ancien mari, qui ne peut accomplir plus de deux mandats de cinq ans.

Interrogée par l'AFP en marge d'un discours à Johannesburg, la capitale économique du pays, elle a estimé "offensant" de suggérer que sa candidature visait à assurer une forme d'immunité à Jacob Zuma, mis en cause dans plusieurs scandales de corruption.

"Je ne vais pas être élue par Jacob Zuma", a-t-elle répondu, "si je suis élue, je le serais par les Sud-Africains et ils auront de bonnes raisons de le faire, c'est pourquoi je trouve ça offensant".

Un influent commentateur politique, Ranjeni Munusamy, a écrit cette semaine que Jacob Zuma soutenait la candidature de son ex-épouse "non pas parce qu'il est convaincu par ses qualités de dirigeante mais pour sa propre survie".

Mme Dlamini-Zuma n'a pas encore publiquement déclaré sa candidature à la tête de l'ANC mais fait ouvertement campagne depuis plusieurs semaines auprès des délégués du parti qui se prononceront à la fin de l'année.

Lors de son discours mardi, elle a plaidé pour la transformation "radicale" de l'économie, un thème cher à son ex-époux.

"La majorité de la population est privée de terres, l'économie stagne, se désindustrialise et est dominée par des monopoles détenus pour l'essentiel par des hommes blancs", a déploré l'ex-ministre, "le statu-quo est dangereux pour tout le monde".

Au pouvoir depuis la chute officielle de l'apartheid en 1994, l'ANC est affaibli par le ralentissement de l'économie sud-africaine et les divisions autour de la succession de M. Zuma.

Le parti de feu Nelson Mandela a essuyé un cinglant revers lors des élections locales de 2016, où il a dû céder à l'opposition le contrôle de plusieurs municipalités emblématiques comme Johannesburg et Pretoria.

Avec AFP