Les écoles publiques risquent des sanctions si elles continuent de forcer les élèves à se couvrir du voile islamique, selon un décret du ministre de l'Education et de la culture, Nadiem Anwar Makarim. Les vêtements à connotation religieuse sont un choix individuel et les écoles "ne peuvent pas les rendre obligatoires", a-t-il souligné la semaine dernière.
Les écoles publiques ont forcé des millions de filles et de femmes, élèves et enseignantes, à porter le voile, suscitant "harcèlement, intimidations, et des pressions, jusqu'à des expulsions ou des démissions forcées", si elles ne se conformaient pas aux règles, a souligné Andreas Harsono, collaborateur de Human Rights Watch à Jakarta.
La question du voile a ressurgi au début de l'année quand une élève chrétienne de Padang, à l'ouest de l'île de Sumatra, a subi des pressions de son école pour la forcer à porter le hidjab alors qu'elle refusait.
Ses parents ont enregistré une réunion au cours de laquelle un responsable de l'établissement affirmait que le voile était obligatoire pour les filles, quelle que soit leur religion. La vidéo a été largement partagée sur les réseaux sociaux et l'école a dû s'excuser.
Le ministre des Affaires religieuses, Yaqut Cholil Qoumas, a déclaré que "la religion n'est pas censée être un sujet de conflit ou une justification pour agir de façon discriminante envers les autres croyances".
Le nouveau décret destiné aux écoles publiques ne s'appliquera pas à Aceh, province semi-autonome d'Indonésie qui observe la charia.
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