Les participants diagnostiquent la situation et tentent de trouver les remèdes à la lancinante question de l'insécurité terroriste qui frappe presque au quotidien le Faso, surtout dans sa partie nord, frontalière avec le Mali et le Niger.
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Ici, "le problème des ressources humaines est évoqué," explique au correspondant de VOA Afrique le contrôleur général de la police burkinabè, Rasmané Ouangraoua, se plaignant du peu d’effectif des forces de sécurité.
"L'équipement ne répond pas, par moment, à l'attente des exécutants. Il nous faut mettre les populations en confiance et se dire que les forces de défense et de sécurité ne peuvent pas avancer sans le concours des populations, et aussi rassurer les populations que toutes les informations qui seront données et qui vont concourir à garantir la paix et la stabilité ne doivent pas être exposées au grand jour de sorte à mettre en péril la vie des informateurs," confie M. Ouangraoua.
Pour la première fois, les groupes d'auto-défense appelés Koglewéogo sont invités aux échanges.
"Sur les terroristes, les djihadistes, on peut donner des informations. Vous savez que les Kogleweogo sont réellement avec les populations. Donc, ils ont des infos qui peuvent aider les forces de l'ordre à prendre facilement les jihadistes. On peut aussi monter au front parce que nous avons plusieurs fois attaqué de grands bandits. On est courageux. On peut y aller avec les moyens que nous avons pour prendre les grands bandits et les voleurs de toute sorte. On peut réellement aider les forces de défense et de sécurité," soutient à VOA Afrique Ousmane Savadogo, le sécrétaire général des Koglewéogo.
Les Dozos, chasseurs traditionnels, sont aussi de la partie.
Leur président exécutif, Ernest Sanou, explique ici les actions des Dozos dans la lutte contre la criminalité transfrontalière.
"Je suis en collaboration avec les Dozos de la frontière du Mali jusqu'au Ghana et de celle de la Côte d'ivoire et le Mali. Quand on vole un boeuf et que le voleur traverse la frontière, les policiers ne peuvent plus rien faire, alors que nous, nous avons nos collègues de l'autre côté de la frontière avec lesquels nous travaillons. C'est pour cela que je pense qu'on doit prendre l'exemple ivoirien où les Dozos ont des barrières comme les policiers. Quand on vole une moto d'un côté comme de l'autre de la frontière, les Dozos la récupèrent et la donnent aux policiers ou aux gendarmes. Il en est de même des boeufs volés. La sécurité est ce que nous recherchons," précise M. Sanou.
Ce forum n'a pas eu l'approbation de tout le monde, à commencer par le syndicat de la police qui s'en démarque.
Amidou Idogo, reporter au journal en ligne Les Echos du Faso, a rédigé un article qui prend à contre-pied l'organisation du forum.
"Est ce qu'on a besoin de rassembler tout le monde pour dire voilà ce qu'on veut faire ? Si on dévoile la nomenclature de son armement à l'ennemi, il va venir te prendre comme un poulet. Pour une réelle sécurisation, il y a des gens qui ont des études sur ça. C'est à eux d'imaginer les solutions," conteste M. Idogo.
Reportage de Zoumana Wonogo à Ouagadougou pour VOA Afrique