L'Iran dénonce la nouvelle force voulue par Washington en Syrie

Le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif assiste à une réunion avec son homologue russe Sergueï Lavrov à Moscou, en Russie, le 10 janvier 2018.

Téhéran a dénoncé lundi le projet de nouvelle force frontalière dans le nord-est de la Syrie parrainé par la coalition internationale antijihadiste emmenée par Washington, y voyant le signe d'une "ingérence flagrante" des États-Unis dans les affaires intérieures syriennes.

"C'est une ingérence flagrante des États-Unis dans les affaires intérieures d'autres pays; cela complique encore la crise en Syrie tout en créant davantage d'instabilité et en attisant le feu dans ce pays", écrit l'agence officielle Irna en citant le porte-parole du ministère des Affaires étrangères iranien, Bahram Ghassemi.

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"Il est important de noter que cette nouvelle approche adoptée par les États-Unis est rendue publique au moment où les forces syriennes et leurs alliés ont obtenu de grandes victoires dans la lutte contre les terroristes" du groupe État islamique (EI) et du Front Al-Nosra, a ajouté M. Ghassemi, selon Irna.

La coalition emmenée par Washington pour lutter contre l'EI a annoncé dimanche la création d'une "Force de sécurité frontalière", mise sur pied en partenariat avec les combattants kurdes et arabes réunis au sein des Forces démocratiques syriennes (FDS). Celle-ci devrait être constituée "au cours des prochaines années".

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Téhéran est avec Moscou l'un des principaux alliés du gouvernement de Damas et a joué un rôle important dans les récentes victoires des troupes gouvernementales en Syrie, où l'Iran envoie des milliers de combattants présentés comme des "volontaires" venus aussi bien d'Iran que d'Afghanistan ou du Pakistan et entraînés sur place par des "conseillers militaires" iraniens.

Lundi, les autorités de Damas ont condamné "fermement l'annonce américaine" d'une nouvelle milice. Le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a dit attendre pour sa part "des explications détaillées" sur le projet.

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Soutien à l'opposition syrienne au régime de Damas, la Turquie, qui craint de voir les milices kurdes syriennes s'implanter durablement à sa frontière, a menacé pour sa part de lancer une opération visant à "tuer dans l'oeuf" une force composée de combattants kurdes qu'elle qualifie de "terroristes".

Avec AFP