L'ONU dénonce une "fouille illégale" dans son camp de base au Nigeria

Un des plus grands camps pour les personnes déplacées par les extrémistes islamistes à Maiduguri, Nigeria, 28 août 2016.

Les Nations Unies se sont dit "extrêmement inquiètes" d'une "fouille illégale" menée tôt vendredi par les forces de sécurité nigérianes dans leur camp de base de la ville de Maiduguri (nord-est du Nigeria), épicentre de la lutte contre le groupe jihadiste Boko Haram.

"Nous sommes extrêmement inquiets", a expliqué à l'AFP Samantha Newport, dénonçant l'intrusion de membres des forces de sécurité dans la nuit de jeudi à vendredi, dans le camp du Red Roof, où sont basés une grande partie des employés de l'ONU et d'ONG internationales.

"Cela peut mettre en danger le travail que nous réalisons", a poursuivi Mme Newport, soulignant que "personne ne pouvait s'attendre à cela".

Selon un mémo interne de l'ONU obtenu par l'AFP, cette fouille fait suite à "des rumeurs qui se sont propagées hier sur les réseaux sociaux concernant la présence supposée d'Abubakar Shekau (chef du groupe jihadiste nigérian Boko Haram, NDLR) dans le camp".

Le mémo invite les employés des Nations Unies et des organisations humanitaires à la prudence, prévenant que "cette rumeur pourrait conduire à des manifestations contre la présence de l'ONU et des ONG".

Une source anonyme au sein de l'ONU a estimé auprès de l'AFP que cette fouille, "contraire aux lois internationales", aggrave "la méfiance (des autorités nigérianes) à l'égard de l'ONU et des ONG".

Aucun commentaire au sujet de cette fouille dans ce camp de l'ONU n'avait pu être obtenu dans l'immédiat auprès des autorités nigérianes.

Le conflit contre Boko Haram, qui a fait plus de 20.000 morts et 2,6 millions de déplacés dans la région du Lac Tchad, a engendré l'une des plus graves crises humanitaires et alimentaires sur le continent africain.

Avec AFP