"Les incidents violents se poursuivent dans la région du Kasaï (centre). La violence doit cesser et ses auteurs tenus responsables", a dit l'envoyé spécial de l'ONU pour la RDC, lors d'une réunion publique du Conseil de sécurité des Nations unies suivie de consultations à huis clos.
L'accord politique de décembre 2016 est "la seule voie viable pour créer les conditions nécessaires à la tenue d'élections crédibles et apaisées en République démocratique du Congo", a aussi souligné le responsable de l'ONU. "A l'heure actuelle, la publication d'un calendrier électoral réaliste, l'établissement d'un budget pour la tenue des élections, la mise en oeuvre de mesures de décrispation et la garantie du respect des lois et libertés fondamentales sont les principales conditions à remplir pour faire avancer le processus politique", a-t-il dit.
En vertu de l'accord de décembre 2016, la RDC était tenue d'organiser des élections présidentielle, législatives, provinciales et locales avant fin décembre 2017.
Géant d'Afrique centrale (2,3 millions de km2, au moins 70 millions d'habitants, neuf frontières), la RDC se trouve dans une impasse constitutionnelle liée au maintien au pouvoir du président Joseph Kabila au-delà de la fin de son deuxième mandat qui a expiré le 19 décembre 2016. La Constitution de 2006 ne lui permet pas de se représenter.
Le gouvernement congolais assure régulièrement de son engagement à tenir des élections et a encore dit mercredi devant le Conseil de sécurité que "le calendrier électoral sera publié incessamment".
Selon des sources onusiennes, l'échéance de fin décembre ne sera pas tenue et les autorités congolaises avanceront des difficultés matérielles et la nécessité d'élections crédibles pour justifier le report des scrutins qui sera annoncé.
La force de Casques bleus Monusco de l'ONU, la plus importante opération de paix des Nations unies menée avec quelque 18.000 hommes, a revu son implantation en RDCongo pour tenir compte notamment d'une diminution de près de 9% de son budget intervenue en juin sous l'impulsion des Etats-Unis. Près de 1.700 Casques bleus vont quitter prochainement le pays et la Monusco est en train d'expérimenter une "stratégie de protection par projection" afin d'avoir "une plus grande flexibilité dans sa mission de protection des civils", a indiqué mercredi Maman Sidikou.
L'objectif à terme est de disposer "de bataillons de déploiement rapide" au lieu d'unités statiques, selon des sources diplomatiques. Pour toutes les opérations de paix de l'ONU, il faut gagner "en flexibilité, mobilité, rapidité, pro-activité", résume l'une d'entre elles.
Avec AFP