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Des ONG demandent à Washington et Bruxelles d'élargir les sanctions ciblées contre Kabila


Joseph Kabila, président de la République démocratique du Congo (RDC) prononce son discours devant l’Assemblée générale des Nations unies, à New York, 23 septembre 2017.
Joseph Kabila, président de la République démocratique du Congo (RDC) prononce son discours devant l’Assemblée générale des Nations unies, à New York, 23 septembre 2017.

Ces sanctions élargies devraient viser les personnes qui sont impliquées dans de graves affaires de corruption, de détournement de fonds publics, de blanchiment d’argent ou dans diverses fraudes destinées à écraser la dissidence pacifique, à reporter de manière inappropriée les élections ou à maintenir par d’autres moyens Joseph Kabila au pouvoir au-delà des deux mandats que lui autorisait la constitution congolaise, indique Human Rights Watch.

Cette organisation américaine est parmi les sept ONG congolaises et internationales de défense des droits humains qui ont lancé mardi l’appel en direction des Etats-Unis et l’Union européenne.

Ces ONG interpellent en fait aussi le Groupe de contact international pour la région des Grands Lacs d’Afrique qui se réunit le 12 octobre 2017 à La Haye pour discuter de l’impasse politique en RD Congo et de graves préoccupations que suscite la situation dans ce pays en matière humanitaire et sécuritaire.

Les États-Unis, l’UE et les Nations Unies font partie du Groupe de contact international pour la région des Grands Lacs d’Afrique.

Selon ces ONG, le gouvernement américain et l’UE devraient élargir le champ de leurs sanctions individuelles et les appliquer aux membres de la famille du président Joseph Kabila et à ses associés d’affaires qui tirent profit d’activités illégales en RDC.

"Les partenaires internationaux de la RD Congo devraient montrer au président Kabila que son comportement abusif ne peut demeurer sans véritables conséquences, en infligeant des sanctions aux membres de sa famille et à ses associés d’affaires qui tirent profit illégalement de ses manœuvres anticonstitutionnelles pour rester au pouvoir," a déclaré Ida Sawyer, diretrice pour l’Afrique centrale à Human Rights Watch.

"Attendre plus longtemps encore ne fera qu’encourager le recours par Kabila à la violence, à la répression et au pillage pour se maintenir au pouvoir, et c’est le peuple congolais qui continuera à le payer au prix fort,"a-t-elle commenté.

L’appel des ONG tombent quasiment une semaine après la lettre de sept Sénateurs américains demandant au président Donald Trump plus de sanctions enfin d’amener le gouvernement à respecter l’accord politique congolais du 31 décembre 2017. Le quel accord prévoit les élections à avant fin 2017.

Sur le terrain en RDC, tout semble indiquer que l’échéance de fin 2017 ne sera pas respectée.

A moins de trois de la fin de l’année, aucun calendrier n’est publié. Le gouvernement, le Conseil de suivi de l’accord (CNSA) et la Commission électorale nationale indépendante devraient se réunir pour évaluer le processus et fixer un calendrier réaliste, a récemment indiqué le Premier ministre congolais Bruno Tshibalala.

Comme les Sénateurs américains, les ONG demandent au gouvernement de respecter l’esprit et la lettre de l’accord politique congolais.

Ils reprochent tous au président congolais d’avoir violé l’accord en nommant un Premier ministre et le président du CNSA qui, quoi qu’issus de l’opposition et proches du défunt opposant historique Etienne Tshisekedi, ne sont pas acceptés par toutes l’opposition.

Le climat politique est tendu en RDC en raison de la non-tenue des élections. L’opposition accuse le président Kabila de se maintenir au pouvoir en violation de la Constitution qui lui interdit de se représenter pour avoir réalisé plus de de deux mandats à la tête du pays.

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