L'ONU démet un représentant après des propos qui ont offusqué au Mali

Véhicule blindé de la Minusma à Kidal, au Mali, le 23 juillet 2015.

Un représentant de la Mission de l'ONU au Mali a été démis par la Minusma et déclaré persona non grata par Bamako après des propos qui ont été interprétés comme une façon d'avaliser l'indépendance d'une ville stratégique du nord.

"Le Premier ministre et le gouvernement ont décidé de déclarer persona non grata le chef du bureau régional de la Minusma à Kidal pour les propos qu'il a tenus la semaine dernière", a annoncé devant la presse le ministre des Affaires étrangères Tiébilé Dramé. Il a précisé que Christophe Sivillon avait 24 heures pour quitter le pays.

Le porte-parole de la Minusma, Olivier Salgado, a quant à lui indiqué à l'AFP que M. Sivillon avait été relevé de ses fonctions avant l'annonce faite par le ministre malien.

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"Dès les premiers instants, nous avions compris les préoccupations du gouvernement (malien) et avions pris les dispositions nécessaires", a-t-il dit.

M. Sivillon s'est retrouvé au coeur d'une vive controverse, après de récents propos laissant penser, selon ses détracteurs, que la ville de Kidal ne relevait plus de la souveraineté malienne.

Lors d'un congrès du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA, ex-rébellion touareg) début décembre, M. Sivillon, de nationalité française, avait introduit son intervention en saluant les responsables présents et les "délégations venues du Mali et de l'étranger".

Les autorités et la classe politique maliennes avaient condamné les propos avec d'autant plus de vigueur qu'ils émanaient d'un responsable de l'ONU et que Kidal, à quelques centaines de kilomètres de l'Algérie, du Burkina Faso et du Niger, est un sujet éminemment épineux du conflit malien.

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Kidal fait partie de ces vastes zones du Mali qui échappent de facto à l'autorité de l'Etat malien et est aujourd'hui, malgré la présence de bases françaises et des forces onusiennes, sous le contrôle d'ex-rebelles séparatistes touareg qui se sont soulevés contre le pouvoir central en 2012 avant de signer un accord de paix à Alger trois ans plus tard.