"Il peut rentrer au Congo quand il veut" mais "il devra se présenter devant un juge", a déclaré le ministre Alexis Thambwe Mwamba, lors d'une rencontre avec les médias à Genève. "Quand il rentre au Congo, il se retrouve dans la situation qui était la sienne au moment où il était parti".
Autorisé à se rendre à l'étranger pour subir des soins médicaux depuis mai 2016, l'opposant a été depuis condamné en RDC à trois ans de prison pour une affaire immobilière et attend de comparaître devant la justice pour une affaire de recrutement présumé de mercenaires. Les autorités congolaises avaient promis de l'arrêter dès son retour.
M. Katumbi a assuré vendredi à Paris que son retour au pays était "imminent" après une intervention du comité des droits de l'homme de l'ONU.
Ex-allié de poids du président congolais Joseph Kabila, M. Katumbi est passé à l'opposition en septembre 2015 après avoir démissionné de son poste de gouverneur de l'ex-province du Katanga et a quitté le parti présidentiel à la même occasion.
M. Katumbi "est allé en appel, a saisi la cour suprême de justice" et donc "pour que aussi bien le juge d'appel ou la cour puisse statuer il faut qu'il puisse se présenter" devant la justice, a assuré M. Thambwe Mwamba.
M. Katumbi a porté plainte le 2 juin auprès du comité des droits de l'Homme de l'ONU à Genève contre le gouvernement du président Joseph Kabila qu'il soupçonne de vouloir l'empêcher de se présenter à l'élection présidentielle, théoriquement prévue avant la fin de l'année.
L'institution onusienne a accusé réception de sa plainte dans une lettre datée du 13 juin où elle demande à l'Etat congolais de "prendre toutes les mesures nécessaires en vue d'assurer" que M. Katumbi "puisse rentrer en République démocratique du Congo et puisse participer, librement et en toute sécurité, en tant que candidat, à l'élection présidentielle".
M. Thambwe Mwamba a indiqué lundi aux médias que l'intervention de l'ONU "ne changeait strictement rien" à l'affaire.
Le ministre explique que ce qui pourrait éventuellement empêcher l'opposant de se présenter à l'élection présidentielle, "ce n'est pas le gouvernement" ni "ses ennuis judiciaires" mais "la Constitution" qui interdit aux candidats de détenir la double nationalité. "S'il y a la preuve qu'il a une nationalité étrangère, il ne peut pas se présenter".
Revenant sur les élections à venir, il a affirmé que le président les "veut dans les meilleurs délais".
"Je peux vous garantir que les élections, selon le calendrier fait par la Ceni (Commission électorale nationale indépendante), vont être organisées et prochainement", a-t-il martelé.
Avec AFP