M. Kyagulanyi, 36 ans, s'est imposé comme un porte-parole de la jeunesse ougandaise et un détracteur virulent du président Yoweri Museveni, au pouvoir depuis 1986.
Il a été inculpé, au même titre que 32 coaccusés, à la suite d'un incident à Arua (nord) le 14 août au cours duquel des pierres ont été jetées sur le convoi de M. Museveni.
Lors de violences, le chauffeur du chanteur a été tué par les forces de l'ordre et il a lui-même été arrêté, ce qui a entraîné des manifestations de protestation qui ont été violemment réprimées par la police et l'armée.
"Je veux rentrer chez moi, je veux continuer à appeler tous les Ougandais à se battre pour ce en quoi ils croient", a-t-il affirmé à Washington, où il soigne des blessures provoquées selon lui par des violences et des tortures subies en détention provisoire.
Les autorités ougandaises ont rejeté ces accusations.
"Il y a une accusation de trahison contre moi et je pense que beaucoup d'autres suivront", a ajouté la vedette de reggae, élu député de l'opposition en 2017 et qui s'exprimait pour la première fois depuis son arrivée aux Etats-Unis début septembre.
"Je pourrais aller en prison, je risque d'être pendu, mais je pourrais aussi être assassiné", a-t-il affirmé, coiffé de son traditionnel béret rouge et marchant à l'aide d'une béquille.
Lire aussi : Le député Bobi Wine, inculpé de trahison, a quitté l'Ouganda pour les Etats-UnisSon avocat, Robert Amsterdam, a appelé les Etats-Unis à dénoncer les "activités criminelles et les violations quotidiennes des droits de l'homme" par les forces de sécurité ougandaises.
"Des armes et des équipements américains sont utilisés pour torturer les Ougandais", a affirmé l'avocat devant la presse, appelant à "la fin immédiate du financement militaire américain pour l'Ouganda".
Il compte demander à l'administration américaine de sanctionner les auteurs d'abus au titre de la loi "Magnitsky". Cette loi restreint la liberté de mouvement et gèle les avoirs au Etats-Unis des individus et entités accusés d'enfreindre les droits de l'homme.
Bobi Wine a pour sa part appelé Washington à "arrêter de faciliter les brutalités".
"Le pistolet qui a tué mon chauffeur était un pistolet américain, les forces de l'oppression sont financées principalement par les Etats-Unis", a-t-il affirmé.
Avec AFP