Une messe politique qui s’est tenue au moment où Saleh Kezabo s’est vu arracher le statut du chef de l’opposition tchadienne. Il crie au complot politique.
"Il faut que la loi soit respectée, c’est même Déby qui a signé cette ordonnance, il ne peut pas ne pas l’avoir lue. Je dis haut et fort que le complot ne passera pas. Chef de l’opposition que je suis, je le resterais de par la loi", a déclaré M. Kebzabo
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Saleh Kebzabo, président de l’UNDR. Il brandit ainsi l’ordonnance 40 sur le statut de l’opposition démocratique au Tchad signée le 30 août 2018 qui dispose que le mandat du chef de l’opposition démocratique couvre toute la durée de la législature.
Un de ses députés a démissionné et le secrétariat général du gouvernement a saisi la cour suprême par une requête d’interprétation du même texte. La Cour a estimé que la requête est fondée, et le statut du chef de l’opposition lui est retiré.
Pour le juriste indépendant et enseignant chercheur à l’école nationale d’administration Dr Sitack Yombatina Beni, c’est un règlement de compte politique. Car, la loi n’est pas rétroactive.
"Même si un député a quitté, nous sommes toujours dans la même législature, on devait attendre qu’il y ait une nouvelle législature pour pouvoir faire appliquer un texte parce que le texte ne dispose que pour l’avenir.", explique-t-il.
"Cette ordonnance qui a été signée le 30 août 2018 ne peut pas abroger toutes les dispositions de la législature de 2011 qui a désigné un chef de l’opposition. Alors soit les gens sont de mauvaise foi, ou alors ce n’est plus le droit que nous connaissons", poursuit-il.
"Deuxième chose, comment un parti politique digne de ce nom peut passer toutes sa vie, 30 ans à combattre une seul parti politique, comme si son programme politique n’était que l’UNDR. Est-ce que le MPS n’a pas quelque chose de consistant à proposer au peuple tchadien. Et ça ce n’est pas digne d’un parti politique qui prétend créer les conditions de la démocratie et surtout le pluralisme politique", conclut-il.
Lire aussi : Le congrès d'un parti d'opposition non autorisé dans la province du GueraAutres faits marquants, c’est l’arrestation et la détention de l’opposant Equato-guinéen Andréas Essono Ondo à la direction générale de l’ANS, alors qu’il est l’invité d’honneur du congrès de l’UNDR.
Selon des informations non confirmées par N’Djamena, les autorités de son pays auraient publié un communiqué l’accusant d’être venu au Tchad pour acheter des armes et recruter des terroristes avec l’appui de Saleh Kebzabo. Sa réaction ne s’est fait pas attendre.
"Je ne comprends pas pourquoi Obiang Nguema est au pouvoir depuis 35 ans. Ce comme ça qu’il règne par la terreur, par le mensonge, par les crimes et les assassinats, par les emprisonnements, par les atteintes aux droits et il veut nous imposer ici au Tchad, ça ne passera pas".
Nos multiples tentatives pour avoir la version officielle du gouvernement tchadien sur cette arrestation sont sans succès. Toutefois les militants de l’UNDR exigent sa libération immédiate.
Alors que l’UNDR a été interdit de tenir ces assises à Mongo pour des mesures de sécurité, le parti au pouvoir organise des meetings populaires dans la province du Guéra et s’activent à inaugurer son siège provincial dans les mêmes conditions d’insécurité.