L'opposition accuse le pouvoir de ne pas respecter les recommandations des médiateurs au Togo

Conférence de presse de la coalition de l’opposition à Lomé, Togo, 8 décembre 2017. (VOA/Kayi Lawson)

La coalition de l'opposition togolaise, qui proteste contre le régime du président Faure Gnassingbé depuis dix mois, a accusé jeudi le pouvoir de ne pas respecter les recommandations des facilitateurs pour une sortie de crise

Les présidents Nana Akufo-Addo du Ghana et Alpha Condé de la Guinée - facilitateurs dans la crise togolaise - avaient rencontré les deux parties le 27 juin à Lomé, afin de faire des propositions aux dirigeants ouest-africains lors du prochain sommet de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao), prévu fin juillet dans la capitale togolaise.

"Il y a une volonté du pouvoir en place de ne pas respecter les recommandations de la facilitation", a déclaré à la presse Jean-Pierre Fabre, chef de file de l'opposition, à la sortie d'une rencontre avec le commissaire des affaires politiques, paix et sécurité de la Cédéao, le général Francis Béhanzin.

"Nous avons passé en revue les points relatifs aux mesures d'apaisement préconisées lors de la réunion du 27 juin avec les deux facilitateurs, notamment la libération des personnes détenues, la liberté de manifester sur l'ensemble du pays et l'arrêt du processus électoral. Il y a 57 personnes encore détenues dans les prisons à ce jour", a-t-il souligné.

Dix-neuf personnes ont bénéficié mardi, d'une grâce présidentielle.

"Nous avons donné notre appréciation au général Béhanzin. Je suis toujours serein, car je suis toujours déterminé. J'espère que les Togolais sont déterminés pour prendre leur destin en mains", a ajouté M. Fabre.

Le général Béhanzin a rencontré séparément les délégations de l'opposition et du parti au pouvoir. Les discussions se sont déroulées à huis clos dans un grand hôtel de Lomé.

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Depuis septembre, des dizaines de milliers de Togolais sont descendus à plusieurs reprises dans les rues à l'appel de la coalition de l'opposition pour réclamer le départ du président Faure Gnassingbé et l'application de la Constitution de 1992 qui limite à deux le nombre de mandats présidentiels.

Le président Gnassingbé, qui a succédé à son père après 38 ans à la tête du pays, est au pouvoir depuis 2005 et a été réélu depuis dans des scrutins contestés par l'opposition.

Le dialogue entamé le 19 février l'égide du président ghanéen n'a connu que quatre séances: 19 février, 23 février, 23 mars et 27 juin. Les pourparlers s'enlisent sur la question de la candidature de Faure Gnassingbé en 2020.

AFP