L'opposition anglophone absente de la "fête de l'unité" au Cameroun

Le président Paul Biya lors d'une manifestation à Yaoundé, 15 septembre 2011.

De nombreux partis de l'opposition anglophone du Cameroun ont boycotté à la fête nationale marquant la naissance d'un Etat unitaire, samedi, dans un pays en proie à des tensions depuis des mois avec sa minorité anglophone.

Les autorités "refusent d'écouter les revendications des populations des régions anglophones qui vivent depuis sept mois un drame insoutenable", a indiqué à l'AFP Jean Robert Wafo, chargé de l'information du principal parti d'opposition anglophone, le Social democratic front (SDF), qui a refusé - comme d'autres partis anglophones - de participer à la "fête de l'unité" camerounaise.

Souvenir de l'unification en 1972 des régions anglophones et francophones du pays, cette fête nationale du 20 mai est tout un symbole dans le contexte politique actuel du Cameroun divisé par la crise politique et sociale qui touche depuis novembre les régions anglophones du pays (nord-ouest et sud-ouest).

De nombreux partis comme le SDF prônent un retour au fédéralisme, d'autres veulent la partition du pays. Yaoundé n'est favorable à aucune de ces options.

"L'unité nationale est sacrée et non négociable", pouvait-on lire samedi sur l'une des banderoles des militants du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC - au pouvoir), lors du défilé qui a rassemblé 30.000 participants (civils et militaires) dans la capitale, selon les organisateurs.

Le gouvernement de Paul Biya, au pouvoir depuis 35 ans, réprime fortement les contestations de la minorité anglophone - environ 20% de la population estimée à 22 millions - qui se dit marginalisée. L'internet avait été coupé pendant trois mois dans les zones anglophones avant d'être rétabli le 20 avril.

Plusieurs leaders anglophones sont écroués depuis des mois et font actuellement l'objet d'un procès pour "terrorisme". Une nouvelle audience est prévue le 24 mai.

Avec AFP