"Il y a eu beaucoup de fraudes par le pouvoir lors de ces élections", a déclaré à l'AFP jeudi Alexandre Barro Chambrier, président du parti Rassemblement héritage et modernité (RHM), qui avait présenté des listes conjointes avec le principal parti d'opposition du Gabon, Union nationale (UN).
"Dans certaines circonscriptions, comme par exemple à Mekambo dans l'Ogooué-Ivindo (est), des résultats ont été manipulés", a indiqué M. Chambrier.
En conférence de presse mercredi, Zacharie Myboto, président de UN, a dénoncé plusieurs cas d'irrégularités ou d'achats de voix, selon le quotidien national L'Union jeudi.
Lire aussi : Majorité absolue pour le pouvoir dès le premier tour des législatives au GabonUn chéquier à la main, M. Myboto a pointé du doigt un "achat des consciences" avec "ces chéquiers de cinq chèques cadeaux (...) d'une valeur de 25.000 FCFA" (38 euros), distribués par un candidat de la majorité à Mounana, dans le Haut-Ogooué (sud-est).
Les observateurs de l'Union africaine (UA) ont jugé l'élection "satisfaisante" et sans irrégularité. "Il est dommage que l'UA soit venue cautionner ces élections", a estimé jeudi M. Chambrier.
Cinq organisations de la société civile ont également fustigé l'UA et dénoncé des "fraudes", notamment des achats de voix aux abords des centres de vote et des transports d'électeurs par des candidats.
Plusieurs personnes ont affirmé à l'AFP qu'il leur avait été proposé de l'argent pour voter ou se faire transporter pour aller voter, par des partis d'opposition comme celui au pouvoir.
Lire aussi : "Raz-de-marée" pour le parti au pouvoir lors des législatives au GabonA Libreville, un militaire a par exemple affirmé avoir été payé "20.000 francs CFA" (30 euros) pour voter en faveur d'un candidat du Parti démocratique gabonais (PDG, au pouvoir).
Le PDG a obtenu une majorité parlementaire absolue au premier tour des élections législatives. Un second tour est prévu le 27 octobre, où 26 des 143 sièges à l'Assemblée sont encore à pourvoir.
Les résultats des municipales à un tour n'ont pas encore été annoncés par le Centre gabonais des élections (CGE).
Ces élections nationales, les premières depuis les présidentielles contestées de 2016 marquée par la violence, se sont déroulées dans le calme mais avec un fort taux d'abstention.
L'opposition s'est présentée en rangs dispersés après que Jean Ping, rival du président Ali Bongo lors de la présidentielle de 2016, a boycotté les scrutins.
Avec AFP