L'opposition ivoirienne appelle à rejeter la Constitution

Pascal Affi Nguessan, le chef du parti de l'ex-président ivoirien Laurent Gbagbo présentement jugé à la CPI, le Front Populaire Ivoirien (FPI)

Vingt-trois partis d'opposition, dont le Front Populaire Ivoirien (FPI) fondé par l'ancien président Laurent Gbagbo, ont dénoncé jeudi le projet de nouvelle Constitution au lendemain de sa présentation par le président Alassane Ouattara, évoquant "une procédure anti-démocratique".

"Craignant que les mêmes causes ne produisent les mêmes effets", les signataires regroupés au sein du Collectif de l'opposition démocratique (COD) ont appelé les "Ivoiriens à faire échec à cette initiative anti-démocratique et qui menace très gravement la paix et la stabilité".

Parmi les partis signataires figurent le FPI de Pascal Affi Nguessan, le Cojep de l'ex-chef des Jeunes patriotes François Blé Goudé (actuellement emprisonné à La Haye), le Lider de Mamadou Koulibay l'ancien président de l'Assemblée nationale, l'URD de l'ancienne ministre Danielle Boni Claverie, le RPCI de Bamba Morifère ou encore le Nacip de "Sam l'Africain".

"Il faut aller voter non!" a déclaré Moriféré Bamba, porte-parole de la Coalition, lors d'une conférence de presse.

"Comment voulez-vous que les Ivoiriens aillent voter dans moins de trois semaines, une Constitution de 57 pages qu'ils n'ont même eu le temps de lire ? C'est une première mondiale", a-t-il fustigé.

Le projet sera examiné vendredi en commission avant d'être adopté lundi. Le texte adopté sera soumis aux votes de l'ensemble des élus le mardi.

Le projet de nouvelle Constitution veut en finir avec l'"ivoirité" et "tourner définitivement la page des crises successives" qui ont secoué ce pays.

Pour en finir avec le concept de "l'ivoirité", qui a empoisonné la vie de ce pays d'Afrique de l'Ouest pendant plus d'une décennie et manqué de le plonger dans la guerre civile, le projet de texte modifie notamment les conditions d'éligibilité à la présidence de la République.

En outre, ce projet prévoit la création d'un poste de vice-président "élu en même temps" que le président et d'un Sénat, dont un tiers des membres sont nommés par le président.

Ce projet doit être soumis à un référendum fin octobre après adoption par les députés dont le vote sur le texte ne fait aucun doute. L'actuelle majorité dispose de plus de 90% des sièges à l'Assemblée, où ne figure aucun membre de l'opposition, qui avait boycotté le scrutin en 2011.

Avec AFP