Ces opposants, issus pour la plupart de la Coalition nationale pour le changement (CNC), s'exprimaient lors d'un réunion pré-électorale à Yopougon (quartier populaire d'Abidjan) devant plusieurs centaines de sympathisants.
"Il y a des candidats à l'élection présidentielle qui ne sont pas prêts à aller à ces élections dans les conditions actuelles (...) Si dans les 48 heures, nous n'avons pas une discussion claire, nous aviserons", a averti l'ex-président de l'Assemblée nationale Mamadou Coulibaly, sans prononcer le mot boycott.
"Il faut que les neuf candidats" contre le président sortant Alassane Ouattara, "s'asseyent et se parlent", a-t-il ajouté.
Outre M. Koulibaly, l'ancien Premier ministre (2005-2007) Charles Konan Banny, la représentante du député Bertin Konan Kouadio, le député Kacou Gnangbo, ainsi que l'administrateur de société Siméon Konan Kouadio, tous candidats contre Ouattara, ont critiqué l'organisation du prochain scrutin et notamment la Commission électorale indépendante (CEI) qu'ils considèrent favorable au président sortant.
La liste électorale "ne tient pas compte de beaucoup d'Ivoiriens... aucun des candidats n'a vu la liste électorale, la CEI n'a pas encore distribué de cartes d'électeurs, à moins de trois semaines de la présidentielle", s'est plaint M. Coulibaly.
"Les candidats ne sont pas prêts, la CEI n'est pas prête, aucun candidat ne passe à la télé", a-t-il poursuivi.
"Il faut que nous passions par des élections crédibles, c'est-à-dire justes, régulières, libres et transparentes, et bien ces conditions ne sont nullement réunies aujourd'hui", a renchéri Siméon Konan Kouadio.
Mardi, le candidat Amara Essy, ancien ministre des Affaires étrangères, a annoncé qu'il suspendait sa candidature pour "ne pas se rendre complice d'une mascarade électorale".
Il y a une semaine, tous ces candidats avaient pris la tête d'un manifestation pour dénoncer l'organisation du scrutin.
Le président Ouattara, qui se targue d'un bon bilan économique, fait figure de grand favori du scrutin.
L'élection est jugée cruciale pour la stabilisation du pays, après la crise post-électorale de 2010-2011, épilogue sanglant d'une décennie de tensions politico-militaires.
Plus de 3.000 Ivoiriens sont morts en cinq mois de violences causées par le refus de l'ancien président Laurent Gbagbo, qui attend son procès à la Cour pénale Internationale (CPI), de reconnaître la victoire d'Alassane Ouattara à la présidentielle de novembre 2010.
Avec AFP