L'opposition, réunie autour du candidat malheureux à la présidentielle, Soumaïla Cissé, organise des rassemblements pacifiques chaque samedi depuis la proclamation officielle par la Cour suprême, le 20 août, de la victoire de M. Keïta lors du second tour de la présidentielle du 12 août.
"IBK, voleur", "Non au coup d'Etat électoral", "Soumaïla Cissé, président", scandaient les manifestants, qui ont marché sur plusieurs kilomètres dans le centre de la capitale et dénoncent par ailleurs l'arrestation "arbitraire" de deux responsables de l'opposition, selon des journalistes de l'AFP.
"C'est le plus grand rassemblement depuis le second tour de l'élection présidentielle, ce qui atteste d'une amplification de la mobilisation au Mali et à l'extérieur du pays en faveur du président Soumaïla Cissé", a déclaré dans un communiqué la direction de campagne de l'ex-candidat de l'opposition, selon qui des rassemblements ont également eu lieu dans d'autres villes et à l'étranger, notamment en France.
Une source policière a évoqué "plusieurs milliers de personnes" présentes à Bamako, sans être plus précise.
Lire aussi : Les législatives prévues fin octobre au MaliSoumaïla Cissé, rejoint en tête de cortège par d'autres anciens candidats à la présidentielle, a félicité en fin de manifestation les "300.000 personnes" descendues dans la rue.
Il a par ailleurs déclaré que deux militants de sa coalition, Paul Boro et Moussa Kimbiri, "arbitrairement arrêtés" ces derniers jours, avaient décidé "d'entamer une grève de la faim ce matin, parce qu'ils n'ont pas été présentés au juge".
Paul Boro, un ancien cadre de la majorité passé à l'opposition, qui a été arrêté à son domicile le 26 août. Il lui est reproché, selon une source sécuritaire, d'avoir fourni des armes à "des jeunes" avant la précédente manifestation de l'opposition.
"Mon mari n'avait aucun fusil ni arme. On dit qu'il a remis une arme à un jeune, ce jeune à dit que ce n'est pas vrai. Mieux, ce jeune est en liberté mais mon mari est en prison'', a déclaré son épouse, Boro Fatoumata Tall, en marge de la manifestation, qui s'est achevée sans incident.
L'opposition, dont les recours ont été déboutés par la Cour constitutionnelle, estime que le scrutin présidentiel a été entaché de fraudes "d'une ampleur encore jamais vue dans l'histoire politique du Mali".
L'investiture d'Ibrahim Boubacar Keïta le 4 septembre "va constituer une forfaiture constitutionnelle et une trahison pour le peuple malien", estime le camp de Soumaïla Cissé, qui en appelle à la "poursuite de la lutte".
Avec AFP