"Perle de l'Afrique"
Enclavé dans la région des Grands Lacs, à 800 km des côtes de l'océan Indien, l'Ouganda est à cheval sur l'équateur, entouré par le Soudan du Sud au nord, le Rwanda et la Tanzanie au sud, le Kenya à l'est et la République démocratique du Congo (RDC) à l'ouest.
Un cinquième de son territoire est recouvert par les eaux, notamment par le lac Victoria, où le Nil Blanc prend sa source avant de sillonner le pays. L'hydraulique est la principale source d'électricité.
Avec ses 241.000 km2 - une superficie proche du Royaume-Uni - mêlant forêts brumeuses, lacs et marais, plateaux montagneux et sommets enneigés, l'ancien protectorat britannique a acquis le surnom de "perle de l'Afrique".
Il abrite le parc national de la forêt impénétrable de Bwindi, où réside la moitié des gorilles des montagnes du monde, et le mont Stanley, troisième plus haut sommet d'Afrique culminant à 5.109 mètres.
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Pays de la jeunesse
L'Ouganda a été créé en 1894 par le Royaume-Uni, à partir d'un ensemble de royaumes, parfois rivaux comme le Buganda au sud et son ennemi du nord-ouest, le Bunyoro. L'influence des missionnaires s'y ressent toujours: trois quarts des Ougandais sont chrétiens.
L'anglais et le swahili sont les langues officielles du pays, qui en compte de nombreuses autres.
Le pays est un des plus jeunes du monde, avec un âge médian de 15,9 ans. Près de la moitié de ses 45 millions d'habitants ont moins de 14 ans et seuls 2% ont plus de 65 ans.
La population a presque doublé depuis 20 ans et le taux de fertilité demeure parmi les plus hauts du monde, avec environ cinq enfants par femme, selon les statistiques des Nations Unies.
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Ambitions pétrolières
L'économie ne suit pas la cadence. Elle ne crée que 75.000 emplois par an, là où 700.000 jeunes Ougandais atteignent l'âge de travailler chaque année.
Cette disparité condamne la jeunesse à des emplois peu qualifiés, de quoi ralentir la croissance et les efforts pour diversifier l'économie, selon la Banque mondiale.
Le sol fertile de l'Ouganda a longtemps été la principale richesse de ce pays agricole, qui exporte café, thé, légumes et poissons.
Depuis 2006, la découverte d'importants gisements de pétrole autour du lac Albert suscite l'espoir de doper la croissance du pays et de réduire sa dépendance à l'aide internationale.
Mais l'Ouganda attend toujours de produire ses premiers barils de brut, tiraillé entre discussions commerciales interminables et polémiques sociales et environnementales.
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Une région troublée
Niché dans une des régions les plus instables du continent, l'Ouganda a été impliqué dans plusieurs guerres civiles et conflits régionaux depuis son indépendance en 1962.
Le président Yoweri Museveni, arrivé au pouvoir par les armes en 1986, s'est imposé comme un dirigeant régional incontournable.
D'un côté, il est un allié historique des Etats-Unis dans leur lutte contre le terrorisme: ses troupes constituent depuis 2007 la colonne vertébrale de la force de l'Union africaine en Somalie (Amisom), qui lutte contre les insurgés shebab, affiliés à Al-Qaïda.
De l'autre, il a envahi deux fois la RDC où son armée est accusée de crimes de guerre, a affronté les forces rwandaises et traqué des rebelles défiant son autorité jusqu'en Centrafrique. L'armée ougandaise a également soutenu le président Salva Kiir au Soudan du sud.
Terre d'accueil
L'Ouganda a une longue tradition d'accueil et est le pays d'Afrique abritant la plus grande population de réfugiés, majoritairement originaires du Sud Soudan et de RDC. Leur nombre a triplé depuis 2016 pour atteindre 1,4 million.
Le camp de Bidibidi dans le nord abrite 250.000 personnes.
Très souple, la législation ougandaise permet aux réfugiés de se déplacer librement et d'accéder à l'emploi. Mais le pays a du mal à subvenir aux besoins de cette population grandissante, selon les organisations humanitaires.