Trois ONG internationales ont annoncé lundi leur adhésion à ce texte qui vise notamment à interdire aux ONG de s'approcher des eaux libyennes et de communiquer avec les passeurs, y compris via toute forme de signaux lumineux. Ce code exige aussi la présence d'un policier à bord.
Mais deux autres ONG, dont Médecins sans frontières (MSF), l'ont rejeté.
"L'idée d'un code de conduite a été soutenu de façon unanime par les ministres de l'Intérieur" des 28 Etats membres de l'UE, a rappelé mardi Natasha Bertaud, une porte-parole de l'exécutif européen, au cours d'un point presse.
"Nous appelons à la plus grande participation possible et nous espérons que d'autres ONG pourront signer elles aussi ce code bientôt", a ajouté Mme Bertaud.
Ce code "apportera plus de clarté à tous les acteurs sur les pratiques de travail et assurera aux navires des ONG qu'ils pourront accéder aux ports italiens" pour y déposer les migrants secourus "s'ils adhèrent à certains principes et standards opérationnels, en conformité avec le droit international", a-t-elle insisté.
L'organisation MSF a motivé son refus par le fait qu'elle n'avait pas obtenu des autorités les "garanties suffisantes sur le port d'armes à bord de (ses) navires par des policiers italiens".
L'ONG allemande Jugend Rettet a également refusé de souscrire à ce code de conduite.
Trois ONG - "Save the children", "Moas" et "Proactiva Open Arms" - ont de leur côté annoncé leur adhésion.
"Cette mesure contribue à une meilleure gestion des flux migratoires en Méditerranée centrale. Nous devons tous travailler ensemble pour casser le business des passeurs et empêcher les morts de migrants en mer", a estimé Mme Bertaud, en rappelant le "soutien" continu de la Commission à cette initiative de Rome.
Depuis 2015, jusqu'à une douzaine de navires humanitaires privés patrouillent au large de la Libye.
Selon les gardes-côtes italiens, ils ont réalisé 26% des opérations de secours en 2016 et 35% cette année, aux côtés de bateaux italiens, européens et commerciaux.
Profitant de leur présence au plus près des eaux libyennes, les passeurs ont commencé l'année dernière à envoyer des embarcations toujours plus fragiles et surchargées sans même plus se préoccuper de fournir aux migrants de l'eau, du carburant ou un téléphone satellitaire pour les appels de détresse.
Avec AFP