Arrivé en provenance d'Afrique du Sud pour une visite de deux jours au Mozambique, M. Borrell s'est entretenu dans la capitale Maputo avec le président Filipe Nyusi et sa ministre des Affaires étrangères Veronica Macamo, où il a lors d'une conférence de presse "exprimé l'engagement et la solidarité de l'UE avec le Mozambique dans son combat contre le terrorisme".
Il a ajouté que l'UE avait approuvé jeudi une aide militaire supplémentaire de 15 million d'euros pour soutenir le Mozambique dans l'instable province du Cabo Delgado (nord), régulièrement ensanglantée par des attaques attribuées aux jihadistes. Ces fonds permettront de fournir à Maputo des équipements et des véhicules notamment, et s'ajoutent aux 89 millions d'euros déjà prévus pour soutenir les forces armées mozambicaines, a précisé l'UE dans un communiqué.
Mme Macamo a décrit la relation euro-mozambicaine comme "excellente", et M. Nyusi a salué le soutient de l'UE, qui inclut la création d'une base militaire d'entraînement des forces mozambicaines, que M. Borrell doit visiter vendredi.
La visite de M. Borrell intervient au lendemain du meurtre d'une religieuse italienne dans une attaque contre le siège de sa congrégation dans la province de Nampula (nord-est), revendiquée par le groupe Etat Islamique. Cette attaque est "un sombre rappel que le combat contre le terrorisme n'est pas fini, et que malheureusement il s'étend hors de la région de Cabo Delgado", a souligné M. Borrell.
Mercredi, le président Nyusi avait indiqué que six personnes avaient été décapitées, trois kidnappées et des dizaines de maisons incendiées dans des attaques à Nampula et dans d'autres villes depuis le 27 août.
La région était auparavant épargnée par les attaques jihadistes, qui visaient surtout la province voisine du Cabo Delgado, riche en gaz naturel. Depuis 2017 et l'intensification de la rébellion jihadiste, les violences ont fait près de 4.000 morts dans le pays, selon l'ONG Acled qui collecte des données dans les zones de conflit, et provoqué la fuite de 820.000 personnes.
Depuis juillet 2021, plus de 3.100 soldats africains interviennent en soutien à l'armée mozambicaine en difficulté, et ont permis de reprendre le contrôle de vastes zones. Cela a conduit les jihadistes à se fractionner en petits groupes et mener des attaques plus au sud pour étirer les forces de sécurité, selon des experts de la région.