Une route impraticable, des maisons sous les eaux, un plan d'assainissement inexistant, c'est le nouveau paysage de Warouwaye, un quartier oublié dans la lointaine banlieue dakaroise.
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Astou Thiam, l'une des premières habitantes de Warouwaye, raconte le calvaire que la communauté vit à chaque saison des pluies. "Dès que le ciel devient orageux on meurt d’inquiétude parce qu'on pense automatiquement aux inondations", fulmine la dame qui indique qu'ils perdent la totalité de leurs biens lorsqu'il pleut.
Abandonnés, les habitants de Warouwaye se sentent marginalisés. "On dirait qu’on n’est même pas des citoyens", peste Astou. Pour elle et les autres habitants, les eaux stagnantes représentent un danger pour la santé notamment celle des enfants qui "traînent souvent des maladies" après chaque hivernage. Le comble, pour Astou Thiam, c'est que les autorités sont "fantomatiques".
La situation n'affecte pas que les familles. Dans les édifices publics et lieux de commerces de la banlieue, usagers et professionnels sont mécontents. Mouhamed Sy, vendeur au marché de Pikine, souligne que cette situation est un risque sanitaire supplémentaire car il y a les marchés qui profitent de la pluie pour "ouvrir leurs fosses et évacuer les eaux usées". Et pour lui, "tout cela combiné au coronavirus rend la situation critique".
Mouhamed s'inquiète aussi du retour des enfants en classe en plein hivernage et en pleine pandémie du coronavirus.
"L’eau est partout dans les rues comme vous le voyez et c’est très difficile de circuler même les élèves qui doivent rejoindre les collèges ont des soucis. Le collège de Pikine par exemple est inaccessible à cause des eaux de pluie. Vous comprenez bien que dans ce cas de figure aucune mesure ne peut être respectée", explique-t-il.
Malgré leurs nombreuses annonces, les autorités sont désavouées par les populations.
Pape Cissé affirme que les politiques ne joignent pas souvent l'acte à la parole afin de régler définitivement le problème des inondations.
"La situation ici est très difficile et le plus inquiétant c'est qu'on ne voit aucune autorité essayer de nous soutenir. Toutes les rues sont inondées alors que le ciel vient juste d’ouvrir ses vannes. La situation est plus que critique", c'est à travers ce cri de cœur que le jeune homme lance un appel à tous les bienfaiteurs.
Du côté des pouvoirs publics, on a conscience du problème. C'est d'ailleurs pour cette raison que le directeur de l’Office national de l’assainissement du Sénégal a invité les plus hautes autorités à revoir le code de l’assainissement, le code l’environnement et le code de l’urbanisme pour arriver à trouver des solutions durables sur toute l’étendue du territoire national.