Au centre du malaise entre les deux parties figure un arrêt de la justice européenne qui a estimé fin 2016 que cet accord de libre-échange de produits agricoles et de la pêche, signé en 2012, ne concernait pas le Sahara occidental, ex-colonie espagnole contrôlée par Rabat et dont le Polisario réclame l'indépendance.
Depuis cette décision, des associations pro-Polisario ont contesté des opérations commerciales entre le Maroc et des pays européens, concernant des produits venus du Sahara.
Et le Maroc s'est plaint d'un manque de sincérité côté européen, et "des zones d'incertitude sur tout ce qui se prépare à Bruxelles", selon les mots employés lundi par Aziz Akhannouch, ministre marocain de l'Agriculture et de la Pêche.
Mardi Federica Mogherini, chef de la diplomatie de l'UE, a reçu à Bruxelles Nasser Bourita, ministre délégué auprès du chef de la diplomatie marocaine Salaheddine Mezouar.
Dans une déclaration conjointe, ils se sont engagés à "défendre" et "développer" le partenariat UE-Maroc "fruit d'une construction patiente de près d'un demi-siècle".
"Les deux parties ont reconnu l'importance de maintenir des relations commerciales stables. Elles ont convenu que les équipes techniques se réuniraient bientôt pour élaborer en détail la voie à suivre", poursuit le texte publié à l'issue de la rencontre.
Il est question de poursuivre les discussions "pour s'entendre sur les arrangements nécessaires à la poursuite et au développement des relations entre les deux parties, notamment dans le domaine agricole".
"Dans l'attente de la conclusion de ces discussions, des mesures appropriées seraient prises si nécessaire pour sécuriser la mise en oeuvre de l'Accord de libre échange des produits agricoles transformés et produits de la pêche entre l'Union européenne et le Maroc en vigueur et préserver les acquis du partenariat dans ce domaine", est-il souligné, sans plus de précisions.
Le statut du Sahara occidental n'a pas été arrêté par la communauté internationale, et l'UE soutient l'ONU dans ses efforts pour parvenir à "une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable" passant par "l'autodétermination du peuple du Sahara occidental", a précisé une porte-parole de Mme Mogherini.
"Notre position sur le Sahara Occidental reste la même", a ajouté cette porte-parole, Nabila Massrali.
Avec AFP