"La patrie est en danger. Nous devons la sauver par tous les moyens légaux", a déclaré dans un discours retransmis par les médias le dirigeant investi fin mars.
Professeur de mathématiques, M. Touadéra a été élu avec pour mission de mettre fin aux violences intercommunautaires avec l'aide d'une force des Nations unies (près de 12.000 hommes de la Minusca), alors que la France a annoncé la fin de son opération militaire Sangaris.
"Au moment où je m'adresse à vous, certaines régions entières du pays sont sanctuarisées par des groupes armés", a-t-il ajouté alors que la Centrafrique a connu un regain de violence depuis mi-juin.
"La communauté internationale est lassée de porter le poids de nos errements politiques", a admis le président, saluant l'aide des Nations unies et de différents pays et organisations.
Il a demandé "la levée totale de l'embargo sur la commercialisation des diamants", qui "a privé l'Etat d'énormes ressources et encouragé le trafic illicite".
Il a aussi promis "une vaste opération de recensement des victimes de violences" et ajouté avoir "promulgué, le 3 juin 2016, la loi portant création, organisation et fonctionnement de la Cour pénale spéciale" pour juger les coupables.
Le président, qui continue à enseigner à l'université de Bangui, a fait le tour des besoins en termes d'enseignement, d'infrastructures, d'eau potable..., rappelant la tenue d'une conférence des donateurs prévue le 17 novembre 2016 à Bruxelles.
Avec le désarmement des groupes armés, la reconstruction de l'armée, plus de 300.000 réfugiés au Cameroun et au Tchad, 415.000 déplacés internes, la Centrafrique fait face à des défis immenses après avoir basculé dans le chaos en 2013 avec le renversement du président François Bozizé par une rébellion à dominante musulmane, la Séléka.
La France avait lancé en décembre 2013 l'opération Sangaris, redoutant un "génocide" entre la Séléka et les milices chrétiennes anti-Balaka dans ce pays de quelque 4,5 millions d'habitants.
Avec AFP