La Chine dément tout rôle dans la transition au Zimbabwe

Le président zimbabwéen Robert Mugabe, au centre, avec son épouse Grace à Tsholotsho, son village natal, Zimbabwe, 23 mars 2005.

La Chine a salué lundi l'investiture du nouveau président du Zimbabwe, Emmerson Mnangagwa, et a démenti toute implication dans son ascension à la tête de ce pays africain face à l'ex-homme fort Robert Mugabe.

Le chef des armées du Zimbabwe, Constantino Chiwenga, était en visite à Pékin peu avant la crise politique qui a sécoué Harare courant novembre: une présence qui a soulevé des interrogations quant au rôle joué par la Chine dans la transition politique zimbabwéenne.

La venue de M. Chiwenga faisait partie des "interactions normales" entre les deux pays, a indiqué lundi Geng Shuang, un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.

"Elle était prévue longtemps à l'avance et était approuvée par l'ex-président Mugabe", a-t-il martelé lors d'un point presse. "La Chine défend toujours le principe de non ingérence dans les affaires intérieures des autres pays et cette position demeure inchangée".

Pékin a longtemps été l'un des plus fervents alliés de Robert Mugabe sur la scène internationale et un partenaire commercial majeur du Zimbabwe, souvent boudé par les dirigeants occidentaux qui y dénonçaient des atteintes aux droits de l'homme.

Mais la Chine n'a pas pris position lorsque l'armée a placé M. Mugabe en résidence surveillée mi-novembre. Le ministère chinois des Affaires étrangères avait déclaré la semaine dernière "respecter" la démission du dirigeant et rendu hommage à ce "bon ami" de la Chine.

"Nous félicitons le président Mnangagwa", a assuré le porte-parole Geng Shuang.

"Nous soutenons le Zimbabwe dans sa marche vers un chemin conforme à sa situation nationale. Nous sommes persuadés que sous la direction de M. Mnangagwa, le développement national du Zimbabwe poursuivra ses progrès", a-t-il souligné.

Longtemps considéré comme le dauphin naturel de Robert Mugabe, Emmerson Mnangagwa avait été évincé de la vice-présidence début novembre.

Le nouveau président a des liens historiques avec la Chine: il y avait suivi une formation militaire avant de participer à l'indépendance du Zimbabwe contre le colonisateur britannique, proclamée en 1980.

Avec AFP