Malabo accuse Paris d'avoir violé l'immunité diplomatique de Teodorin Obiang, fils du président équato-guinéen Teodoro Obiang et lui-même vice-président du pays africain.
L'homme de 48 ans a été condamné par la France en octobre pour avoir pillé les caisses de l'Etat et avoir acheté des propriétés somptueuses dans les endroits les plus chers du monde.
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Jugé depuis 2016 devant le tribunal correctionnel de Paris, Teodorin Obiang a écopé de trois ans de prison avec sursis et 30 millions d'euros d'amende, également avec sursis, dans cette affaire dite des "biens mal acquis".
Selon le tribunal correctionnel de Paris, le fils de Teodoro Obiang, qui dirige la Guinée équatoriale d'une main de fer depuis 1979, s'est frauduleusement bâti en France un patrimoine de plusieurs dizaines de millions d'euros, comprenant notamment un hôtel particulier de 4.000 mètres carrés situé dans le 16e arrondissement de Paris, un des quartiers les plus luxueux de la capitale.
"Indépendance totale"
La Guinée équatoriale avait demandé à la CIJ d'exiger la suspension des poursuites judiciaires françaises, dénonçant une violation de l'immunité du vice-président. Mais la Cour avait refusé cette requête et laissé libre cours à la justice française.
De son côté, Paris a toujours contesté la compétence de la Cour dans cette affaire en se fondant sur la convention des Nations unies contre la criminalité transnationale organisée, et a accusé Malabo de vouloir "paralyser" la procédure pénale française contre M. Obiang.
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"La requête de la Guinée équatoriale est abusive car elle ne repose sur aucune base juridique raisonnable", a déclaré devant la CIJ François Alabrune, directeur des affaires juridiques du ministère français des Affaires étrangères.
La Guinée équatoriale a quant à elle revendiqué lors des audiences en février son "indépendance totale" face à la France.
Devant les juges de la CIJ, qui siège à La Haye, l'ambassadeur de Guinée équatoriale aux Pays-Bas, Carmelo Nvono Nca, a dénoncé "l'indifférence affichée par la France quant aux droits de souveraineté" du pays africain.
Le jugement rendu par le tribunal de Paris à l'encontre de Teodorin Obiang "est en violation flagrante du droit international et a donné lieu à une profonde indignation dans mon pays", a martelé le représentant équato-guinéen.
Les juges de la CIJ rendront leur arrêt mercredi à 15h.
Avec AFP