La coalition anti-EI pourra aussi agir en Syrie depuis l'Irak

L'ex-ville syrienne rebelle de Douma à la périphérie de Damas, Syrie, 17 avril 2018.

La ministre française des Armées Florence Parly s'est félicitée dimanche que les Etats-Unis se soient résolus à un retrait "progressif" de Syrie et a souligné que la coalition internationale pourrait ensuite mener des opérations antijihadistes dans ce pays depuis l'Irak si nécessaire.

"Si on en croit toutes les déclarations récentes faites par les Etats-Unis, nous sommes en train de nous réorienter vers un retrait progressif et très coordonné", a-t-elle noté dans l'émission "Questions politiques" de la radio France Inter, du journal Le Monde et de France Télévisions.

"C'est plutôt une très bonne nouvelle si les choses se poursuivent ainsi", a-t-elle ajouté prudemment en soulignant une nouvelle fois que le combat contre le groupe jihadiste Etat islamique (EI) n'était "pas terminé".

En décembre, le président américain Donald Trump a pris de court ses alliés en annonçant le retrait prochain des 2.000 militaires américains déployés en Syrie pour combattre les jihadistes. Il a ensuite assuré que cela se ferait à un "rythme adapté".

Il a aussi promis de "dévaster la Turquie économiquement si elle attaque les Kurdes", alors qu'Ankara menace depuis plusieurs semaines de déclencher une nouvelle offensive contre les Unités de protection du peuple (YPG), un groupe armé kurde syrien considéré comme "terroriste" par Ankara mais allié de Washington dans la lutte contre l'EI.

"La deuxième chose que nous avons faite vis-à-vis de nos partenaires américains, c'est de leur faire prendre en compte la nécessité de donner des garanties de sécurité aux Kurdes", a poursuivi la ministre.

"Cette question de la nécessaire protection des Kurdes est maintenant très clairement prise en compte par les alliés américains", a-t-elle assuré.

Une fois le retrait de Syrie intervenu, la coalition internationale anti-EI sous commandement américain - qui inclut la France - pourra aussi opérer depuis l'Irak, a relevé Florence Parly.

"Nous sommes partenaires d'une coalition, nous restons partenaires de cette coalition. Cette coalition ne quittera pas le Levant, elle restera en Irak (..) elle continuera d'intervenir", a souligné Florence Parly.

"Une partie très importante de cette coalition, l'essentiel même, se trouve en Irak ce qui permet de faire plusieurs choses, d'abord d'appuyer la formation des forces armées irakiennes qui elles-mêmes luttent contre le terrorisme et éventuellement de réintervenir en Syrie mais sous certaines conditions", a-t-elle ajouté.

Le président français Emmanuel Macron avait déjà assuré jeudi que la France resterait "militairement engagée au Levant au sein de la coalition internationale" en 2019.

La France, frappée par des attentats revendiqués par l'EI, mobilise 1.200 militaires au profit de la coalition contre cette organisation, via des opérations aériennes, des forces spéciales en Syrie, de l'artillerie et une formation de l'armée irakienne.
Avec AFP