Les partis du vice-président Joseph Boakai, arrivé deuxième, et de Charles Brumskine, qui avait terminé troisième lors du premier tour le 10 octobre, ont annoncé qu'ils feraient appel de cette décision.
"Vos recours sont rejetés", a déclaré le membre de la NEC chargé d'examiner les plaintes. "Je ne suis pas convaincu que les questions soulevées dans ces plaintes constituent des fraudes, car les parties n'ont pas su prouver au-delà du doute raisonnable que la NEC a été coupable de fraudes lors du scrutin du 10 octobre", a expliqué le commissaire de la NEC.
Pendant les débats, l'avocat de la commission électorale, Frank Musa Dean, a comparé les plaignants à des étudiants n'ayant pas obtenu des notes suffisantes à un examen et qui réclameraient une amélioration "gratuite" de leurs résultats.
L'avocat du Parti de la Liberté de Charles Brumskine a pour sa part fait état du manque de personnel pour encadrer les électeurs, souligné que des bureaux de vote avaient été déplacés sans notification préalable ou encore affirmé que le nom de certains électeurs ne figurait pas sur les registres officiels mais qu'ils avaient été autorisés à voter.
Les deux partis ont indiqué qu'ils allaient introduire un nouveau recours contre cette décision, cette fois devant l'ensemble des membres de la Commission électorale, comme la loi les y autorise.
Le second tour, prévu le 7 novembre entre MM. Weah et Boakai, a été reporté sine die par la Cour suprême, qui a enjoint la Commission électorale nationale (NEC) d'examiner d'abord le recours de Charles Brumskine, qui avait emporté 9,6% des voix, loin derrière George Weah et Joseph Boakai.
Mercredi dernier, l'ambassade américaine au Liberia avait affirmé sa confiance dans "l'intégrité" du premier tour, appelant à l'organisation rapide du second.
Elle avait exhorté "les candidats arrivés en tête, "qui ont recueilli à eux deux le soutien de deux tiers des électeurs libériens, à se concentrer sur des échanges constructifs entre eux et avec les électeurs, en vue de leur confrontation au second tour", appelant la NEC à remédier "avant, pendant et après le second tour" aux problèmes d'organisation constatés le 10 octobre.
L'imbroglio juridico-électoral fait peser des incertitudes sur la première transition démocratique depuis trois générations dans ce petit pays anglophone d'Afrique de l'Ouest, l'un des plus pauvres au monde, ravagé de 1989 à 2003 par l'une des plus atroces guerres civiles du continent, qui a fait quelque 250.000 morts.
Un porte-parole du parti de George Weah, Ansu Suny, a mis en garde contre le risque que sa base, souvent très jeune, ne finisse par s'impatienter face à l'impasse électorale.
Avec AFP