Le ministère sud-coréen s'est refusé à se prononcer sur le type de missile dont il s'agissait, mais selon le Centre de commandement stratégique américain (Stratcom), il s'agissait d'un missile de moyenne portée.
En avril, Pyongyang a déjà fait trois tentatives de lancement de missiles Musudan de ce type, qui avaient déjà échoué.
La Corée du Nord "devrait cesser les provocations", a réagi le porte-parole du secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon, Stéphane Dujarric, appelant Pyongyang au respect des sanctions et résolutions de l'ONU.
Les Nations unies interdisent à la Corée du Nord tout recours à la technologie balistique, mais Pyongyang tire régulièrement des missiles de courte portée qui s'abattent dans la mer Orientale.
La tentative de mardi intervient dans un contexte de tensions toujours élevées sur la péninsule. L'essai a eu lieu mardi vers 05H20 heure sud-coréenne (20H20 GMT lundi) près de la ville portuaire de Wonsan, sur la côte orientale, a précisé Séoul.
Le type de missile testé mardi aurait une portée allant de 2.500 à 4.000 kilomètres et pourrait atteindre la Corée du Sud et le Japon pour la portée inférieure, la portée supérieure pouvant aller jusqu'aux bases militaires américaines de l'île de Guam.
"Nous pensons qu'il s'est soldé par un échec", a déclaré Jeon Ha-Gyu, porte-parole de l'état-major interarmées sud-coréen. "Nous sommes en train d'analyser pourquoi et comment il a échoué, et nous ne pouvons donner plus de précisions pour le moment".
"Nous conservons un solide dispositif de défense pour faire face aux nouvelles provocations potentielles du Nord", a-t-il poursuivi.
"Provocation"
"Le Stratcom a détecté ce que nous avons catalogué comme un essai échoué de missile balistique nord-coréen de moyenne portée depuis Wonsan", a indiqué de son côté un porte-parole militaire américain. "Le commandement militaire chargé de la sécurité aérienne des Etats-Unis et du Canada (Norad) a déterminé que ce missile nord-coréen n'avait pas constitué une menace pour l'Amérique du Nord".
"Nous appelons la Corée du Nord à s'abstenir d'actions qui aggravent les tensions dans la région et à prendre à la place des mesures concrètes pour remplir ses obligations internationales", a poursuivi ce porte-parole
"Les lancements nord-coréens répétés de missiles balistiques sont des actes graves de provocation contre la communauté internationale et contre le Japon", a déclaré lors d'un point presse le chef de la diplomatie japonaise, Fumio Kishida. "Nous ne pouvons absolument pas les accepter".
Le Musudan, qui avait été dévoilé lors d'un défilé militaire à Pyongyang en 2010, n'a jamais été testé avec succès en vol.
De son côté, l'agence sud-coréenne Yonhap cite des sources officielles affirmant que le missile pourrait avoir explosé mardi sur son lanceur mobile.
"Cette explosion pourrait avoir fait des victimes graves parmi les personnes à proximité", explique l'agence.
Les trois échecs d'avril avaient été perçus comme un revers avant le congrès historique du parti unique nord-coréen de début mai, qui était censé célébrer les réussites du régime.
Pendant cette grand-messe du parti au pouvoir, le leader Kim Jong-Un avait personnellement proposé au Sud de renouer le dialogue pour apaiser la situation.
Mais cette offre, réitérée plusieurs fois par l'armée nord-coréenne, a été rejetée par Séoul, qui y a vu des propositions non sincères, compte tenu de l'engagement de Kim, lors du même congrès, à poursuivre les programmes nucléaires de son pays.
Le climat s'est considérablement dégradé sur la péninsule depuis le quatrième essai nucléaire nord-coréen début janvier, suivi en février par le lancement d'une fusée, largement considéré comme un essai déguisé de missile longue portée.
Le Conseil de sécurité de l'ONU, qui a interdit à la Corée du Nord tout programme nucléaire comme balistique, avait réagi en adoptant les sanctions les plus lourdes jamais infligées à Pyongyang.
Avec AFP