Le vote fut sans appel: 134 pour Etats-Unis/Canada/Mexique, 65 pour Maroc, 1 vote pour aucun candidat, sur 203 votants. Il y a 211 fédérations affiliées à la Fifa, mais le Ghana a été suspendu, les pays concernés ne pouvaient voter, ni trois associations liées aux USA (Guam, Iles Vierges et Porto Rico).
"La Fifa propulse le football dans une nouvelle ère", a déclaré le président de l'instance Gianni Infantino après le vote.
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Jamais un tel vote n'avait été aussi indécis, car c'était la première fois que le scrutin était ouvert à autant de votants. Auparavant, c'était non pas le Congrès de l'instance mais son comité exécutif -- soit une vingtaine de personnes --, devenu depuis Conseil de la Fifa, qui attribuait les Mondiaux.
Cette réforme était vue comme un moyen de dissiper l'odeur de souffre qui avait entouré les dernières attributions de l'ère Sepp Blatter. Pour rappel, la désignation de la Russie pour le Mondial-2018 et du Qatar pour 2022 le même jour en 2010 avait soulevé une vague de polémiques et de soupçons. Les USA, candidats malheureux à cette période, tiennent leur revanche.
Maroc, cinq fois malheureux
Élu à la tête de l'instance le 26 février 2016, M. Infantino, qui joue sa réélection dans un an lors du Congrès de Paris, s'est efforcé de redorer l'image de la Fifa après le scandale de corruption qui avait entraîné la démission de son prédécesseur.
Mais son souci de la transparence a aussi fait grincer des dents, à l'image de sa "task force", la commission chargée de l'évaluation des deux candidatures au regard d'une série de critères définis (infrastructures, hébergement, transports, budget...). Verdict: le dossier du Maroc "a obtenu une note globale de 2,7 sur 5" contre "4 sur 5" pour le trio Etats-Unis/Canada/Mexique, avait-t-on appris auprès d'une source proche du dossier marocain. Un élément qui a pu peser.
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Déjà quatre fois candidat malheureux à l'organisation du Mondial (1994, 1998, 2006 et 2010), le Royaume croyait toutefois toujours en ses chances de devenir le second pays du continent africain, après l'Afrique du Sud en 2010, à accueillir l'un des événements les plus importants de la planète. Raté, il a désormais échoué cinq fois.
Il bénéficiait pourtant du soutien de nombreux pays européens, dont la France, notamment en raison de sa proximité géographique, et africains, à l'appel du président de la Confédération africaine de football (CAF) Ahmad Ahmad. Mais certains pays africains avaient déjà fait entendre leur différence, comme le Libéria ou l'Afrique du Sud, partisans de "United 2026".
United 2026 et la promesse de rentabilité
Infantino, lui, est présenté comme un défenseur de la candidature nord-américaine, notamment parce qu'il est, dans sa logique, cohérent d'attribuer ce premier Mondial à 48 "à de grands pays qui ne l'ont jamais eu, comme la Chine ou l'Inde, ou à des associations de pays", explique à l'AFP Paul Dietschy, historien du football. "Car pour couvrir les frais, il faut être à plusieurs".
D'autant que le trio États-Unis/Mexique/Canada a promis "la Coupe du monde la plus lucrative de l'histoire" avec 14 milliards de dollars de recettes, contre un "net pour la Fifa de 5 milliards de dollars" du côté marocain.
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Le Royaume misait sur des atouts autres que purement financiers pour faire la différence: "La ferveur autour du football dans le pays et sur le continent, la proximité" avec des villes hôtes "ramassées" dans un rayon de 550 km, ou encore des "stades modulaires", avait notamment plaidé auprès de l'AFP le président du comité de candidature marocain Moulay Hafid Elalamy. Ça n'a pas suffi.
L'attitude du président des États-Unis Donald Trump, qui avait scandalisé la planète foot en lançant sur Twitter des menaces à peine voilées à ceux qui ne soutiendraient pas la candidature "United 2026", n'a pas joué en tout cas en défaveur de la candidature "United".
Avec AFP