Le duc et la duchesse de Sussex n'avaient pas caché leur malaise au sein de l'institution au moment de leur mise en retrait qui avait sonné comme un coup de tonnerre l'an dernier.
Mais l'annonce de la diffusion dimanche prochain de leur premier grand entretien depuis leur départ pour la Californie, donnée à la reine des confessions Oprah Winfrey, a fait trembler la presse britannique, impitoyable pour Meghan, et a tourné à une crise publique sans équivalent depuis l'époque de la princesse Diana.
Lire aussi : Le prince Harry dénonce la presse britanniqueAvant même la diffusion dimanche, un extrait dévoilé mercredi soir par la chaîne CBS a donné le ton.
Interrogée pour savoir ce qu'elle imagine que le palais royal pense de ses prises de parole, l'ex-actrice américaine de 39 ans répond: "Je ne sais pas comment ils pourraient s'attendre à ce qu'après tout ce temps, nous puissions tout simplement garder le silence, si la Firme joue un rôle actif dans le fait de colporter des mensonges sur nous", utilisant le surnom de la couronne britannique.
"Et si cela vient avec le risque de perdre quelque chose (...), beaucoup a déjà été perdu", a-t-elle ajouté.
Ces propos ont fait bondir la presse britannique, qui évoque aussi jeudi l'enquête inédite annoncée par le palais de Buckingham, quelques heures avant la diffusion de l'extrait, sur des accusations de harcèlement contre des assistants visant Meghan Markle, quand elle vivait encore au sein de la famille royale.
Le palais s'est dit "très préoccupé", dans un communiqué inhabituel pour la monarchie britannique, peu accoutumée à évoquer ses différends sur la place publique.
Selon le quotidien britannique The Times, qui a dévoilé ces accusations, Meghan Markle aurait fait l'objet d'une plainte pour harcèlement, adressée en octobre 2018 au palais par Jason Knauf, alors secrétaire à la communication du couple, mais restée sans suite.
- "Un récit totalement faux" -
Meghan Markle a réagi aux informations du Times via un porte-parole selon lequel la duchesse de Sussex est "attristée par cette dernière attaque contre sa personne, en particulier en tant que personne qui a elle-même été victime de harcèlement et qui est profondément impliquée dans le soutien de ceux qui ont subi des souffrances et des traumatismes".
Les avocats du couple ont déclaré au Times que le journal était "utilisé par Buckingham Palace pour colporter un récit totalement faux" avant la diffusion de l'interview de Harry et Meghan.
Petit-fils de la reine et sixième dans l'ordre de succession à la couronne britannique, Harry, 36 ans, a épousé Meghan, une actrice métisse, lors d'une cérémonie très médiatisée au château de Windsor en 2018.
Après sa mise en retrait, le couple, qui attend son deuxième enfant, s'est installé près de Los Angeles et a signé de juteux contrats avec Netflix et Spotify.
Dans un précédent extrait de l'entretien à CBS diffusé dimanche dernier, Harry, qui a rendu la presse en partie responsable de la mort tragique en 1997 de sa mère, la princesse Diana, explique qu'il craignait que l'histoire se répète.
Cette crise intervient à un moment difficile pour la reine Elizabeth II dont l'époux, le prince Philip, 99 ans, est hospitalisé à Londres depuis plus de deux semaines pour une infection.
Jeudi, le palais a indiqué qu'il avait subi "avec succès une intervention pour un problème cardiaque préexistant". Il restera encore hospitalisé "plusieurs jours pour être soigné, se reposer et récupérer".
"C'état de toute évidence un très mauvais timing", a estimé Penny Junor, experte de la famille royale, à propos de l'entretien télévisé qui, "dès le départ, n'était pas une bonne idée".
Invoquant la pression médiatique pour justifier leur départ de la monarchie en 2020 et partir en Californie, Harry et Meghan ont "passé cette dernière année à rechercher la publicité d'une manière ou d'une autre. De mon point de vue, cela rend tout cela assez hypocrite", a-t-elle ajouté à l'AFP.