La Croix-Rouge envisage 850.000 cas de choléra fin 2017 au Yémen

Une femme assiste son enfant souffrant de choléra sur un lit dans un centre de santé à Sanaa, Yémen, 6 juin 2017.

La propagation de la maladie a ralenti ces derniers mois, mais elle n'est pas encore sous contrôle.

L'épidémie de choléra qui sévit au Yémen pourrait toucher quelque 850.000 personnes d'ici la fin de l'année, a averti mercredi la Croix-Rouge à Genève.

L'épidémie a "déjà atteint des proportions gigantesques", a déclaré Robert Mardini, du CICR (Comité international de la Croix-Rouge), où il est en charge du Proche-Orient et du Moyen-orient.

L'effondrement des infrastructures du Yémen après plus de deux ans de guerre civile entre le gouvernement soutenu par l'Arabie saoudite et les rebelles qui contrôlent la capitale Sanaa, a abouti à la plus importante épidémie de choléra au monde.

La propagation de la maladie a ralenti ces derniers mois, mais elle n'est pas encore sous contrôle.

"En juillet, nous avons dit qu'il devrait y avoir 600.000 cas d'ici la fin de l'année, à présent nous avons déjà 647.000 cas suspects", a déclaré M. Mardini à l'AFP.

"Nous envisageons à présent le pire des scénarios, soit 850.000 cas d'ici la fin de l'année", a-t-il dit soulignant que l'épidémie n'était "pas sous contrôle".

En début de semaine, l'OMS (Organisation mondiale de la santé) a indiqué que 2.065 personnes étaient décédées des suites du choléra.

"Le rythme a un peu ralenti, mais la semaine dernière, il a à nouveau augmenté", a déclaré M. Mardini, soulignant qu'il y a 4.700 cas suspects déclarés chaque jour.

"Il s'agit de la pire crise de santé pour une maladie évitable dans l'histoire récente", a déclaré M. Mardini, lors d'une conférence en marge du Conseil des droits de l'homme de l'ONU, qui se tient actuellement à Genève.

L'OMS a indiqué que la maladie s'était propagée rapidement en raison de la détérioration des conditions d'hygiène et sanitaires, avec des millions de personnes qui n'ont plus accès à l'eau potable dans le pays.

Moins de la moitié des équipements de santé sont en état de fonctionnement, beaucoup de personnels n'ont pas été payés depuis près d'un an, et moins de 30% des médicaments nécessaires sont livrés, selon M. Mardini

Plus de 8.400 personnes, y compris des civils, ont perdu la vie durant la guerre civile au Yémen, selon des estimations de l'ONU.

Cette guerre qui ravage le Yémen a provoqué la pire crise humanitaire de la planète, selon l'ONU.

Le conflit oppose des rebelles, soutenus par l'Iran, qui contrôlent la capitale Sanaa et le nord du Yémen, aux forces progouvernementales regroupées dans le sud et appuyées par une coalition militaire dirigée par l'Arabie saoudite.

Plusieurs régions de ce pays pauvre sont en outre au bord de la famine.

Avec AFP