Un procès en appel s’est ouvert mardi à la Haute Cour de Pretoria, à la demande du parquet sud-africain qui essaie d'obtenir une condamnation pour "meurtre", passible d'une peine d'au moins 15 ans de prison.
Pistorius est sorti de prison la semaine dernière mais s’il est reconnu coupable de meurtre, il retournera derrière les barreaux.
"L'analyse du meurtre (faite par la juge de première instance) semble erronée", a lancé le juge Eric Leach de la Cour suprême d'appel de Bloemfontein (centre de l'Afrique du Sud). "Quand il (Pistorius) a tiré, savait-il qu'il y avait quelqu'un derrière la porte (des toilettes)?"
"Voici un homme qui se tient sur ses moignons", a répondu Barry Roux, l'avocat de la défense: "Il est vulnérable (...). Il pensait sincèrement qu'il était en danger et c'est la raison pour laquelle il a tiré".
Ténor du barreau, Barry Roux, retors lors du procès en première instance, s'est trouvé en difficulté pour soutenir sa thèse mardi. A plusieurs reprises, il a bégayé et interrompu son argumentaire pour se plonger longuement dans ses notes.
Pistorius, amputé des deux jambes, a toujours plaidé l'erreur tragique. Il affirme qu'il a cru qu'un cambrioleur avait fait irruption dans sa salle de bain dans sa maison ultra sécurisée de Pretoria et qu'il a tiré dans la panique.
Le ministère public a lui accusé mardi la Haute Cour de Pretoria d'avoir "ignoré" les "preuves circonstanciées les plus importantes, qui auraient rendu (...) impossible la version de l'accusé".
Le procureur Gerrie Nel a notamment fait référence aux témoignages de voisins de Pistorius affirmant avoir entendu des personnes se disputer dans la nuit du 13 au 14 février 2013.
- Jugement mis en délibéré -
Pistorius n'était pas présent mardi à Bloemfontein, ce qui est normal à ce stade de la procédure. En revanche, la mère de la victime Reeva Steenkamp avait fait le déplacement. "Je suis ici pour soutenir Gerrie Nel et son équipe", a expliqué June Steenkamp à l'AFP.
Vêtue d'un blazer noir, rehaussé d'un rouge à lèvres, elle était assise au premier rang des places réservées au public, juste derrière le ministère public. La même place qu'elle avait occupée pendant le procès en première instance à Pretoria.
La Cour a mis en délibéré son jugement, qui sera rendu à une date ultérieure.
Avec AFP