La délégation du régime syrien de retour à Genève dimanche

La délégation du gouvernement syrien sera de retour dimanche à Genève pour rejoindre les négociations organisées par l'ONU, après une absence de plusieurs jours en signe de protestation contre l'insistance de l'opposition à réclamer le départ du président Bachar Al-Assad.

"Le gouvernement nous a informés qu'ils vont revenir à Genève dimanche 10 décembre", a déclaré l'envoyé spécial de l'ONU pour la Syrie, Staffan de Mistura, en confirmant une information de l'agence officielle syrienne Sana.

Le 8e cycle de pourparlers, destinés à mettre fin à près de 7 ans de conflit sanglant en Syrie, doit s'achever le 14 décembre et les délégations quitteront la Suisse le lendemain, a précisé M. de Mistura lors d'un point de presse au Palais des Nations, siège de l'ONU à Genève.

Ce nouveau round de discussions a débuté le 28 novembre et a fait une pose de trois jours autour du weekend. Mais la délégation du régime n'est pas revenue à Genève pour la reprise des discussions.

Vendredi dernier, le négociateur en chef de Damas, Bachar al-Jaafari, avait protesté contre les propos de l'opposition réclamant le départ du président syrien avant toute solution au conflit.

"Tant que l'autre partie tiendra ce langage (...) il n'y aura aucun progrès", avait-il averti avant d'annoncer qu'il quittait Genève sans garantie de revenir à la table des négociations.

Le gouvernement syrien est prêt à accepter des élections sous la supervision de l'ONU, mais refuse catégoriquement de discuter du sort du chef de l'Etat.

Le médiateur de l'ONU a mis en garde contre toute tentative de "sabotage" des pourparlers de Genève par le régime ou l'opposition.

"Nous espérons que ceux qui seront présents à Genève s'engageront sérieusement (...) en particulier sur les deux dossiers" de la Constitution et des élections sous l'égide de l'ONU, a-t-il ajouté.

M. de Mistura, qui a organisé sept cycles de pourparlers depuis 2016, sans obtenir de résultats, a également décoché une flèche contre la Russie, sans la nommer.

Moscou, proche allié de Damas, a organisé plusieurs rencontres avec les acteurs du conflit syrien à Sotchi, station au bord de la mer Noire. Le président russe Vladimir Poutine veut en outre convoquer au début de l'année prochaine un "Congrès du dialogue national" avec plusieurs centaines de Syriens de tous bords.

"Il y a beaucoup d'initiatives qui sont planifiées, mais nous évaluerons le comporterment des deux parties, gouvernement et opposition", a dit le médiateur.

Il a averti que si une partie "était de facto en train de saboter le processus et les progrès de Genève, cela aurait un impact très négatif sur toute autre tentative politique d'organiser des processus ailleurs".

Avec AFP