La femme rurale à l’honneur au Cameroun

Une paysanne près d'une moto chargée de bananes, entre Mundemba et le village de Fabe, au Cameroun, le 8 juin 2012.

Les autorités camerounaises promettent d’améliorer les conditions de travail des paysannes. Les femmes de Matomb, localité située dans la région du centre, ont reçu la visite des autorités, en marge journée mondiale de la femme rurale commémorée ce 15 octobre 2016.

Le Cameroun célèbre les femmes qui contribuent à la production agricole à hauteur de 80% de la nourriture consommée dans les pays sub-sahariens.

A Matomb, les femmes rurales se sont constituées en groupe d'initiative commun afin de mieux gérer les difficultés rencontrées au quotidien.

Elles se réjouissent de ce que l'Etat reconnaisse leur contribution en tant que citoyennes dans les efforts pour le développement de leur pays.

Leur présidente, Onanna Dianne, explique le fonctionnement de ce groupe d'initiative commun.

" Nous payons d’abord 5.000 CFA comme droit d’inscription. Nous payons aussi 10.000 CFA comme part sociale. Cela nous donne droit à louer la machine. Nous pouvons ensuite payer le conducteur pour labourer le champ. Quand le champ est labouré, nous partons toutes travailler. S’il faut sarcler, nous le faisons toutes ensemble. Nous travaillons toujours en groupe", affime Mme Dianne.

D'après Onnana Dianne, ces denrées produites à Matomb deviennent inconsommables faute d'équipement de transformation et de conservation.

" Pour le moment, nous vendons la patate et l’igname au marché, mais pour le manioc, nous attendons une machine qui nous a été promise pour la transformation. Pour le moment, nous ne vendons que les boutures", soutient Mme Dianne.

Les autorités camerounaises ont effectué des visites auprès des femmes rurales dans le but de les encourager.

La présidente du groupe des femmes rurales de Zoatele, Bodo Alice, confie qu'elle se sent honorée parce que les efforts fournis pour approvisionner le Cameroun sont reconnus.

Elle ajoute par ailleurs qu'elle attend beaucoup du gouvernement.

Le ministre de la promotion de la femme et de la famille, Marie Thérèse Abena Ondoua, promet que le gouvernement va leur octroyer l'assistance dont elles ont besoin.

Les femmes rurales au Cameroun rencontrent entre autres difficultés, le manque d'accès aux terres, les pratiques traditionnelles néfastes qui ralentissent leur émancipation, l'analphabétisme et la pauvreté.

Reportage de Moki Edwin Kindzeka