"Toute cette opacité, qu'elle soit réelle ou apparente, montre que nous devons regarder tout cela de plus près", a dit le dirigeant italo-suisse dans un entretien au groupe de médias European Investigative Collaborations (EIC) et publié notamment par Mediapart. "Nous devons mener un grand travail de réflexion incluant toutes les parties: les joueurs, les clubs, les intermédiaires mais aussi les autorités, la Commission européenne notamment".
"Dans ce but, nous venons, à la Fifa, de mettre en place un comité réunissant tous ces intervenants. Il se réunira pour la première fois au début de l'année prochaine", a-t-il ajouté.
"J'ai tendance à croire qu'une majorité de gens, et donc aussi le système des transferts, sont honnêtes, a-t-il souligné. En tout cas, je l'espère. Cela étant dit, ce n'est pas une raison pour ne pas essayer, sans cesse, d'augmenter et d'améliorer les mécanismes de contrôle que nous avons mis en place. Mais nous ne sommes pas une autorité chargée de faire respecter la loi. Lorsqu'on a introduit ses données dans le TMS (système informatique des transferts), les abus sont déjà plus difficiles. Mais nous devons en faire davantage".
Interrogé sur les controverses fiscales touchant notamment les deux superstars Lionel Messi (fraude) et Cristiano Ronaldo (évasion), Infantino a botté en touche: "Si quelqu'un ne paye pas ses impôts ou conduit sa voiture trop vite, ou encore provoque un accident en état d'ivresse, ça ne peut être de la responsabilité de la Fifa", a-t-il rétorqué.
"Mais nous pouvons aider à apporter plus de transparence dans les transactions financières liées au football, et plus généralement dans le respect de la législation, a-t-il aussi avancé. Nous devons le faire. L'intégrité du jeu est cruciale pour nous. C'est pourquoi, par exemple, nous avons interdit la détention de joueurs par des tiers-investisseurs (TPO)".
"Football Leaks" est une enquête tentaculaire de 12 médias européens sur les coulisses du foot-business qui a notamment mis en lumière des transactions douteuses autour des transferts de joueurs et le recours massif aux paradis fiscaux par des vedettes, joueurs, agents ou entraîneurs.
Avec AFP