La fille de Graça Machel gagne son procès pour violence conjugale au Mozambique

Graca Machel, épouse de l'ancien président sud-africain Nelson Mandela, à l'Université de Pretoria, en Afrique du Sud, 17 juillet 2016.

Samora Machel, fille de Graça Machel et du premier président mozambicain, a remporté un procès très médiatisé contre son ex-petit ami reconnu coupable de violences conjugales, un phénomène en forte progression au Mozambique.

Josina Machel a perdu en 2015 l'usage de son oeil droit, rouée de coups par un homme d'affaires mozambicain, Rofino Licuco, avec qui elle avait entretenu une liaison pendant trois ans.

Un tribunal de Maputo a condamné mardi M. Licuco à une peine de trois ans et quatre mois de prison assortie d'un sursis, a annoncé l'avocat de la victime, Abdul Carimo, lors d'une conférence de presse.

Il devra également verser 200 millions de méticals (2,7 millions d'euros) de dommages et intérêts, a ajouté M. Carimo.

La défense de M. Licuco a annoncé son intention de faire appel.

"Cette victoire doit être célébrée par toutes les femmes qui sont abusées verbalement, émotionnellement, financièrement, sexuellement", s'est réjouie devant la presse Jocina Machel, qui portait des lunettes de soleil pour masquer sa blessure.

La femme de 40 ans, qui a fondé une ONG, a dédié sa victoire à "toutes celles qui souffrent en silence".

Très respectée au Mozambique et en Afrique du Sud, où elle a épousé en secondes noces feu Nelson Mandela, sa mère Graça Machel a regretté que l'accusé échappe à la prison ferme.

"J'espérais et je désirais qu'il aille en prison pour une raison très simple : Tous les agresseurs, tous ceux qui abusent des femmes doivent recevoir le message que, s'ils font ça, ils finissent en prison. Et non l'impression que s'ils paient, ils peuvent rester impunis", a souligné l'ex-première dame du Mozambique.

Selon les ONG, les violences faites aux femmes augmentent au Mozambique. Lors des fêtes de fin d'année 2016, les cas de violences sexuelles ont augmenté de 25% par rapport à 2015.

En décembre dernier, un autre cas de violence conjugale avait défrayé la chronique au Mozambique. Valentina Guebuza, la fille de l'ancien président Armando Guebuza, avait été tuée par balles par son mari lors d'une dispute.

Avec AFP