La France durcit sa législation sans interdire totalement le commerce de l'ivoire

Un officier du parc national au Zimbabwe vérifie les morceaux d'ivoire à Harare le 22 août 2012.

La France veut lutter contre le braconnage intensif dont sont victimes les éléphants, mais n'a pas totalement interdit sa vente, laissant certains défenseurs des animaux sur leur faim.

Selon un arrêté publié mercredi, le commerce d'ivoire brut est désormais interdit en France et limité aux pièces sculptées avant 1975 et à l'obtention d'une dérogation pour les antiquités et d'un certificat délivré par l'un des pays de l'UE pour les autres objets.

La France "a franchi un pas très important" mais il est "regrettable qu'une quantité non négligeable d'ivoire et de cornes (de rhinocéros) travaillés puisse encore être commercialisée grâce à un système dérogatoire", a réagi dans un communiqué le Fonds international pour la protection des animaux (IFAW).

"La France est passée à un doigt de montrer l'exemple", a ajouté Céline Sissler-Bienvenu, directrice pour la France et l'Afrique francophone de l'ONG.

La demande d'ivoire, principalement alimentée par l'Asie, est à l'origine d'un braconnage intensif en Afrique et de trafics très juteux aux mains de bandes armées.

Au rythme d'abattage actuel (entre 20 et 25.000 par an), leur survie n'est plus assurée car il ne reste plus qu'environ 500.000 éléphants sur le continent africain, moitié moins qu'au début des années 80.

Pour lutter contre le commerce illégal qui transite par l'Hexagone, la France a déjà suspendu en 2014 la délivrance d'autorisations d'exportation d'ivoire brut en dehors de l'Union européenne, à l'instar de l'Allemagne, de la Suède et du Royaume-Uni.

Avec AFP