La gardienne de but de l'équipe féminine gambienne parmi les migrants morts en Méditerranée

Un membre de la Croix rouge espagnole assistant des migrants après le naufrage de leur embarcation entre le Maroc et l'Espagne, 31 octobre 2016.

La gardienne de but de l'équipe gambienne de football féminin des moins de 17 ans s'est noyée en tentant de traverser la Méditerranée, pour aller en Europe.

Fatim Jawara, 19 ans, a perdu la vie dans un bateau qui a sombré entre la Libye et l'Europe en septembre en mer Méditerranée, a indiqué à l'AFP Chorro Mbenga, sélectionneuse nationale adjointe des moins de 17 ans, une catégorie où la défunte s'était distinguée.

"Sa mort est prématurée. Nous nous souviendrons de ses performances sur le terrain", a indiqué Mme Mbenga.

Gardienne de l'équipe féminine de football, surnommée les Scorpions, Fatim Jawara avait fait ses débuts lors d'un match amical contre une équipe de Glasgow (Ecosse).

Elle aurait quitté la Gambie en septembre pour traverser le désert du Sahara pour aller en Libye, pays que beaucoup de migrants africains traversent pour tenter de passer ensuite en Europe.

"Nous sommes désespérés. C'est une grosse perte pour l'équipe nationale et le pays", a affirmé à l'AFP le président de la Fédération gambienne de football, Lamin Kabba.

"On se rappellera le tir de pénalty qu'elle a arrêté lors d'une rencontre amicale opposant l'équipe nationale et de jeunes Écossaises de Glasgow", a renchéri M. Kaba.

Les Gambiens occupent la quatrième place dans les arrivées en Italie, selon l'Organisation internationale des migrations (OIM), en dépit de la faible population de ce pays, (environ 1,8 million d'habitants), l'un des plus petits d'Afrique.

Le ministre gambien de l'Information, Sheriff Bojang, avait la semaine dernière notamment justifié le retrait de son pays de la Cour pénale internationale (CPI) par "les meurtres massifs de jeunes migrants africains dans les eaux et sur les plages européennes".

Il avait évoqué une défaillance des Etats européens dans la protection des migrants et critiqué la CPI pour n'avoir pas poursuivi les dirigeants pour cause de ce "génocide".

Le président gambien Yahya Jammeh avait pourtant en mai 2015 imputé aux familles de migrants qui envoient leurs enfants tenter la dangereuse traversée de la Méditerranée pour atteindre l'Europe la responsabilité de la mort de nombre d'entre eux dans les récents naufrages.

En Gambie, 60% de la population vit dans "une pauvreté multiforme" dont le tiers avec moins de 1,25 dollars par jour, selon un rapport de l'ONU sur le développement humain publié en 2013.

Plus de 3.300 personnes sont mortes cette année en Méditerranée en tentant de rejoindre l'Europe, selon l'OIM.

Avec AFP