La grève générale illimitée paralyse toute l’administration tchadienne. Par ce moyen de pression, les travailleurs du secteur public exigent du gouvernement l’annulation de toutes les mesures d’austérités qui gèlent les primes et indemnités des agents de l’Etat et surtout la dernière mesure réduisant leurs salaires.
Your browser doesn’t support HTML5
Les écoles publiques et les institutions universitaires sont fermées, les établissements hospitaliers et les juridictions tournent au ralenti depuis bientôt un mois sur l’ensemble du territoire national.
Nénamoins, le chiffre d’affaires des responsables des cliniques a augmenté et les détenteurs des pharmacies se frottent les mains.
Les perdants de ce débrayage sont aussi les détenus préventifs dont leurs séjours sont prolongés dans leur lieu de détention. Autres conséquences, le prix de certains papiers administratifs tel que le certificat médical a connu une augmentation.
Pire, les salaires des fonctionnaires du secteur public et privé du mois de février en cours seront encore frappés par les impôts sur les revenus des personnes physiques IRPP.
>> Lire aussi : Accord signé entre le Tchad et Glencore sur la dette
Face à cette situation et vue la menace du gouvernement de payer le salaire du mois de février aux agents qui sont à leurs postes, les militants de la plate-forme syndicale revendicative réunis en assemblée générale samedi à la bourse du travail de N’Djamena n’entendent pas céder à cette intimidation, et menacent de perturber certains établissements privés qui fonctionnent.
La confédération indépendante des syndicats des enseignants du Tchad a promis afficher la liste de ces "militants traîtres" qui ne "comprennent pas encore le sens de cette lutte" dans les tous prochains jours.
Aussi, ces travailleurs menacent-ils de passer de la grève passive à une grève active si le gouvernement ne revient pas sur sa décision.
>> Lire aussi : Diane, fonctionnaire au Tchad, se demande comment nourrir sa famille
André Kodmadjingar, correspondant à N’Djamena