Les taxis ont maintenu mercredi des points de blocage aux aéroports parisiens de Roissy et Orly ainsi que près du ministère des Finances et porte Maillot, point d'entrée très fréquenté à l'ouest de la capitale française.
Selon la préfecture, un millier de chauffeurs étaient mobilisés en cours de journée, contre 2.100 la veille. Porte Maillot, le nombre de manifestants atteignait encore 500 dans la soirée, a constaté un journaliste de l'AFP.
"La mobilisation continue. Nous attendons un geste pour apaiser la rue", a déclaré à l'AFP Nordine Dahmane, du syndicat Force ouvrière (FO). "Tout le monde est déterminé", a assuré de son côté Karim Asnoun, du syndicat CGT.
"On va peut-être sacrifier une semaine, 15 jours, mais on lâche pas l'affaire", criait un délégué au mégaphone, sous les applaudissements nourris de la foule. "On est déterminés. On ne bougera pas", a déclaré Ibrahima Sylla, de l'association Taxis de France.
En province, le mouvement était particulièrement suivi à Toulouse (sud-ouest) et Marseille (sud-est).
La mobilisation de mardi a donné lieu à plusieurs incidents et s'est soldée par un blessé et 24 interpellations dans la région parisienne.
Pour tenter de calmer la contestation, le Premier ministre Manuel Valls a annoncé la nomination d'un médiateur et davantage de contrôles pour "garantir les conditions d'une concurrence loyale" entre taxis et VTC.
Peine perdue : selon la CGT et FO, les deux intersyndicales à l'origine du mouvement se sont, à l'exception de quelques organisations, accordées mercredi sur "un refus de discuter avec le médiateur".
La profession réclame une compensation de la réduction de son activité face à la concurrence de certains VTC qui ne respectent pas la loi et cassent les prix, selon elle.
La colère cible notamment les chauffeurs du géant américain Uber. La justice française a confirmé mercredi que ces derniers étaient "incités" à pratiquer le maraudage, une infraction à la réglementation, et a condamné Uber France à verser 1,2 million d'euros à l'Union nationale des taxis.
L'irruption des VTC et des plates-formes de réservation électronique de type Uber ont bouleversé le secteur, et son encadrement par la loi depuis octobre 2014 n'a pas aplani tous les problèmes liés à son application.
"Il y a une difficulté d'application réelle, parce que la loi n'est pas allée jusqu'au bout. On ne peut pas continuer à avoir deux activités différentes qui font le même métier", a jugé mardi Alain Griset, président de l'Union nationale des taxis, après sa rencontre avec le Premier ministre.
Avec AFP