La juriste Marthe Wandou, défenseuse camerounaise des enfants menacés par le jihadisme et Boko Haram, s'est vu décerner mercredi le prix Right Livelihood, qui se veut un "Nobel alternatif".
Mme Wandou est récompensée pour ses travaux sur la protection de l'enfance et le recours aux communautés "face à l'insurrection terroriste et à la violence de genre dans la région du lac Tchad au Cameroun".
Décerné chaque année par une fondation privée suédoise depuis plus de 40 ans, le prix Right Livelihood est doté d'un million de couronnes (près de 100.000 euros) pour chaque lauréat.
En plus de la Camerounaise, cette année le prix a aussi été décerné à trois défenseurs de l'environnement en Russie, en Inde et au Canada.
"Du Cameroun à la Russie, en passant par le Canada et l'Inde, les activistes de cette année nous montrent que le changement durable se construit grâce à des communautés solidaires", a déclaré l'organisation dans un communiqué.
La Canadienne Freda Huson, ardente défenseure des communautés autochtones et elle-même issue du peuple Wet’suwet’en au Canada, a été récompensée pour son travail "en faveur de la réappropriation de la culture de son peuple et la défense de ses terres contre des projets néfastes de pipelines".
La militante s'oppose notamment à la construction du gazoduc Coastal GasLink, qui doit transporter du gaz de schiste à travers la Colombie-Britannique, explique l'organisation du prix.
Co-fondateur d'Ecodefense, une organisation russe pour l'environnement, Vladimir Slivyak s'est lui vu décerner le prix "pour sa lutte en faveur de l'environnement et sa contribution au mouvement populaire d'opposition aux industries houillière et nucléaire en Russie".
Enfin, l'organisation indienne "Legal Initiative for Forest and Environment (LIFE)" a été primée "pour ses travaux juridiques innovants visant à renforcer les capacités des communautés à protéger leurs ressources, pour plus de démocratie environnementale en Inde".
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Le prix Right Livelihood a été créé en 1980 par l'ex-eurodéputé écologiste germano-suédois Jakob von Uexkull, après le refus de la fondation Nobel de créer des prix pour l'environnement et le développement. Pour cette raison, la fondation qui le décerne revendique l'étiquette de "prix Nobel alternatif".
En 2019, il avait récompensé l'adolescente suédoise Greta Thunberg, égérie de la lutte contre le réchauffement climatique, alors âgée de 16 ans.