La Cour fédérale de Karlsruhe (sud-ouest) a rejeté "le 20 septembre" le pourvoi en cassation déposé par le nonagénaire après sa condamnation en juillet 2015 par le tribunal de Lunebourg (nord), a indiqué à l'AFP Hans Holtermann, qui dit avoir reçu "ce matin" la décision de la Cour suprême allemande qui rend le jugement définitif.
La Cour a également rejeté le pourvoi de plusieurs parties civiles qui contestaient le jugement.
Cette décision était très attendue par les juristes allemands car elle confirme pour la première fois un jugement pour "complicité" dans l'Holocauste, sans preuve d'actes plus précis dans le processus d'extermination.
Condamné en 2011 à cinq ans de prison pour complicité en vertu de sa seule présence au sein du camp, John Demjanjuk, ex-gardien de Sobibor, s'était déjà pourvu en cassation. Mais il était décédé pendant l'examen de son pourvoi, sans que la Cour n'ait pu trancher son cas et valider ou invalider cette conception élargie de la responsabilité.
"Cette décision (...) dit finalement de façon claire que tous ceux qui ont fait partie" du processus d'extermination d'Auschwitz "partagent la responsabilité et la culpabilité", a estimé dans un communiqué Christoph Heubner, du Comité international d'Auschwitz.
"Cela va lancer un message durable pour les futurs procès liés au génocide", a-t-il ajouté.
Le pourvoi en cassation étant suspensif, Oskar Gröning est actuellement libre. Le Parquet va maintenant déterminer si l'état du nonagénaire est compatible avec la détention, ce qui semble peu probable compte tenu de son âge.
Oskar Gröning, qui avait assumé une "faute morale" et présenté ses excuses, avait été condamné le 15 juillet 2015 à quatre ans de prison pour avoir accepté "un travail de bureau sûr" à Auschwitz, camp emblématique de l'Holocauste.
L'Allemagne a jugé ces dernières années plusieurs anciens nazis dans des procès qui illustrent la sévérité accrue, mais tardive, de la justice à leur égard.
Quelque 1,1 million de personnes, dont un million de Juifs, ont péri entre 1940 et 1945 à Auschwitz-Birkenau, libéré par les Soviétiques fin janvier 1945.
Avec AFP