Cette dernière avait annoncé jeudi la création au large de la Libye d'une zone dite de recherche et de sauvetage (SAR), qu'elle interdit sauf autorisation aux navires étrangers, en particulier à ceux affrétés par des ONG humanitaires, que Tripoli accuse de collusion avec les réseaux de passeurs.
Depuis cette décision, plusieurs ONG renommées dont Médecins sans frontières (MSF), l'Allemande Sea Eye et la Britannique Save the children ont annoncé la suspension de leurs opérations en Méditerranée. MSF a qualifié la création de cette zone "d'attaque inacceptable à la vie et à la dignité des personnes".
"Nous n'avons annoncé aucune zone interdite et nous n'avons interdit à aucune partie ou organisation de travailler dans le sauvetage (des migrants) d'une manière claire et transparente. Ce que nous avons annoncé vise à organiser le travail qui était devenu arbitraire et hasardeux", a indiqué la marine libyenne dans un communiqué.
Le texte qualifie la situation de "chaotique, notamment près des eaux" libyennes.
La marine libyenne a exprimé par ailleurs son "regret" après la suspension par des ONG de leurs opérations de secours, mais a dans le même temps fustigé "le discours agressif", selon elle, des ONG leur reprochant de mener une "campagne de dénigrement" contre la Libye.
L'annonce de la création de la SAR "est un droit légitime de l'Etat libyen garanti par les lois internationales" et a été notifié à l'Organisation maritime internationale, soutient-elle.
La création de cette zone dite SAR doit en principe recevoir l'autorisation de l'Organisation maritime internationale, a précisé cette semaine le ministre italien de l'Intérieur, Marco Minniti.
Avec des capacités diminuées dans un pays divisé et affaibli, la marine libyenne n'est pas en mesure de sécuriser ses frontières maritimes et a récemment sollicité l'aide de l'Italie.
Des trafiquants profitent du chaos qui règne en Libye depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011 pour faire passer chaque année des dizaines de milliers de migrants à destination de l'Italie, en leur demandant d'importantes sommes d'argent.
Avec AFP