La Lucha offre de fabriquer des urnes en carton pour la tenue de la présidentielle dans le délai en RDC

Les militants de la Lucha posent pour la photo après leur sortie de prison, à Goma, le 26 juillet 2016

Le mouvement citoyen Lutte pour le changement (Lucha) a déposé, le week-end, des urnes en carton à la Commission nationale électorale indépendante (Céni), à Goma, dans la province du Nord-Kivu, pour symboliser "la demande des Congolais" aux autorités du pays de tenir l’élection présidentielle avant le 19 décembre 2016 comme l’exige la Constitution de leur pays.

Ce groupe des jeunes pro-démocratie a posé ce geste alors qu’un dialogue politique destiné à décrisper la tension politique causée par l’incertitude d’avoir des élections dans le délai constitutionnel, se tient depuis une semaine à Kinshasa sans les ténors et la majeure partie de l’opposition.

La Lucha, elle-même, a également refusé de prendre part à ces assises supposées pourtant être non-exclusives.

Les jeunes de la Lucha se disent prêts à fabriquer gratuitement des urnes en carton pour supprimer une partie du coût électoral ; les finances (la chute des cours des matières premières) étant un des problèmes que les autorités évoquent pour justifier le retard connu dans l’organisation des élections.

La jeunesse congolaise est "déterminée à avoir des élections" dans le délai, a affirmé Trésor Akili de la Lucha après le dépôt des urnes à la Céni.

En plus de la date du 19 décembre, la Constitution congolaise limite à deux le nombre des mandats présidentiels, excluant ainsi du prochain scrutin le président Joseph Kabila, au pouvoir depuis 2001 et déjà au-delà de la limite constitutionnelle (quant au nombre de mandats).

L’opposition dans son ensemble accuse M. Kabila de manœuvrer pour rester au pouvoir au-delà du 19 décembre, en violation de la Constitution.

La tension se fait de plus en plus vive dans le pays.

En janvier 2015, plus de 40 morts ont été enregistrés, selon les chiffres du gouvernement, dans des émeutes qui ont éclaté après une tentative du Parlement de modifier la loi électorale.

Des membres de la Lucha arrêtés en 2015 ont été libérés à la faveur du dialogue, après une année d’emprisonnement.

L’opposition continue à exiger la libération de tous les prisonniers politiques avant sa participation au dialogue.