Trump dénonce un système judiciaire "injuste" sur les sans-papiers

Donald Trump parle lors d'une réunion sur les lois d'immigration, le 9 janvier 2018.

Le président américain Donald Trump a dénoncé mercredi un système judiciaire "injuste" après la décision d'un juge de Californie de bloquer temporairement l'abrogation d'un programme permettant à des jeunes sans-papiers de travailler et étudier aux Etats-Unis.

Le juge William Alsup de San Francisco (Californie) a ordonné au gouvernement de remettre en application intégralement ce programme sur l'ensemble du territoire américain en attendant un jugement final ou une nouvelle décision.

"Nous jugeons cette décision scandaleuse", a indiqué Sarah Sanders, porte-parole de Donald Trump, soulignant qu'elle était intervenue le jour même d'une réunion à la Maison Blanche en présence des élus des deux partis sur le sort des jeunes bénéficiaires de ce programme, connus sous le nom de "Dreamers" (Rêveurs).

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"Une question de cette importance doit être réglée par la voie législative normale", a-t-elle estimé, assurant que le président américain souhaitait aboutir à une solution durable sur ce dossier pour "corriger les décisions" non conformes à la Constitution prises par son prédécesseur Barack Obama.

"Notre système judiciaire est injuste et ne fonctionne plus", a de son côté lancé M. Trump dans un tweet, déplorant que ses adversaires se tournent toujours vers le 9e circuit, dans l'ouest des Etats-Unis, et gagnent "presque systématiquement" avant que la décision ne soit remise en cause par des juridictions supérieures.

Dans sa décision de 49 pages, le juge estime fondée sur "une base juridique défectueuse" l'opinion du ministère de la Justice selon laquelle le programme était illégal.

Les bénéficiaires de ce programme appelé appelé Daca (Deferred Action for Childhood Arrival) peuvent donc à nouveau déposer leurs demandes et le gouvernement devra faire savoir avec "des avis publics acceptables" que le programme revient en application.

Le juge était saisi notamment par la présidente de l'Université de Californie Janet Napolitano, ex-secrétaire à la Sécurité intérieure à l'époque de l'adoption du programme, sous la présidence du prédécesseur de M. Trump, le démocrate Barack Obama.

En septembre, le président américain avait abrogé ce programme, créé en 2012 et qui a permis à 690.000 jeunes entrés illégalement aux Etats-Unis alors qu'ils étaient enfants de travailler et d'étudier en toute légalité en les protégeant de l'expulsion.

Mais il avait retardé l'application de sa décision jusqu'en mars pour donner au Congrès le temps de trouver une "solution permanente" pour cette population.

'Une loi d'amour'

Mardi durant la réunion à la Maison Blanche à laquelle --fait inhabituel-- les journalistes ont pu assister pendant près d'une heure, M. Trump a appelé les élus à trouver un compromis sur la régularisation des Dreamers et l'immigration.

Il s'est également dit ouvert à une réforme plus vaste de la législation sur l'immigration, qui concernerait quelque 11 millions d'autres immigrés vivant dans la clandestinité, à condition que les démocrates acceptent un renforcement de la sécurité aux frontières, y compris la construction controversée d'un mur à la frontière avec le Mexique.

"Cela devrait être une loi d'amour", a-t-il lancé à propos du compromis en négociation sur les Dreamers. "Mais cela doit aussi être une loi qui nous permette de sécuriser notre frontière", a-t-il ajouté en appelant les législateurs à "mettre le pays avant le parti" pour parvenir rapidement à une solution.

"Nous avons besoin d'un mur", a martelé M. Trump, réclamant de nouveau la fin de ce qu'il appelle "l'immigration en chaîne" (rapprochement familial) et la suppression de la loterie annuelle de cartes vertes.

"J'aimerais ajouter le mot +mérite+ à toute loi qui serait présentée. Je peux vous dire que c'est ce que veulent les Américains", a-t-il lancé.

Durant sa campagne en 2016 pour l'élection présidentielle, M. Trump insistait surtout sur la sécurité aux frontières et la lutte contre l'immigration et nombre de ses partisans rejetaient toute perspective de légalisation pour les millions de clandestins.

Avec AFP