La malnutrition touche près de huit millions de personnes en RDC

La directrice générale de Harvest Plus, Beverly Postma, lors de sa visite dans la périphérie de Bukavu en RDC, le 16 décembre 2016. (VOA/Ernest Muhero)

C'est ce qu'affirme l’ONG "Harvest plus", basée à Washington, qui tente d’améliorer la nutrition et la santé publique en développant des cultures biofortifiées.

La province du Sud-Kivu envisage de mettre en place un comité multisectoriel de lutte contre ce fléau.

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Reportage d'Ernest Muhero, correspondant à Bukavu pour VOA Afrique

Selon les statistiques communiquées à Bukavu par l’organisation internationale Harvest plus, il ressort que plus de 8 millions de Congolais souffrent de problèmes de malnutrition.

C'est ce qu'a dévoilé la directrice générale Beverly Postma lors de sa visite à Bukavu le 15 et 16 décembre.

De son côté, le ministre de la santé public au Sud-Kivu, le docteur Mwanza Nangunia, a déclaré que la situation est grave. Une étude démographique a révélé que le taux de malnutrition est de 53% chez les enfants de moins de 5 ans et les femmes enceintes.

Devant cette gravité, "la province a envisagé une réponse multisectorielle" explique le ministre afin de "lutter contre la malnutrition".

Dans cette lutte, l’organisation Harvest développe des cultures biofortifiés riches en vitamines et minéraux en collaboration avec des partenaires locaux. Il s’agit de la culture de manioc, Haricot et Maïsbio fortifiés.

Selon Mme Postma, environ 4 millions de congolais bénéficient déjà de ces cultures riches en fer et en zinc.

Harvest travaille en collaboration avec les agriculteurs, des institutions privées, des coopératives, le secteur étatique et des ONG partenaires afin de produire et multiplier les semences des variétés.

Pour Raoul Kitungano, coordonnateur de l’ONG Justice pour tous, avoir des Congolais mal nourris dans un pays aux potentiels agricoles et forestiers énormes est une injustice sociale.

Il interpelle l’État congolais à réhabiliter les routes de dessertes agricoles pour faciliter l’écoulement des produits des champs au lieu de dépendre des importations.

"Il faut visiter tous les milieux ruraux, souligne-t-il, et réhabiliter toutes les routes agricoles".

Pour les experts, la malnutrition reste l’un des plus graves problèmes de santé publique en RDC.

Ernest Muhero, correspondant à Bukavu